« Millau doit sortir de sa léthargie sur le plan économique »

  • Cyrille Brengues est conseiller en patrimoine à Millau.
    Cyrille Brengues est conseiller en patrimoine à Millau. PIXMIL
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Victor Guilloteau/ Midi Libre Millau

Cyrille Brengues préside le Club des entrepreneurs, qui fête sa première année d’existence.

Quel bilan faites-vous de votre première année d’existence ?

Il est globalement assez bon. L’important était de faire comprendre que nous ne sommes pas qu’un club de plus dans le paysage économique local. L’association est née de la volonté de fédérer les acteurs économiques locaux. L’objectif était double : créer de la convivialité et du contact entre membres, et promouvoir l’économie millavoise. Avec 80 membres à ce jour, le contrat est en partie rempli. Nous essayons d’avoir le cercle le plus large possible.

Quels rendez-vous l’association a-t-elle réussi à mettre en place ?

Il y a d’abord les réunions mensuelles, qui regroupent trente à quarante membres à chaque session. Les " Farçou Time " sont des déjeuners d’affaire, les afterworks sont des apéritifs conviviaux… Nous avons aussi mis en place, au printemps dernier, les premières " Rencontres économiques ", organisées au Cardinal, à Paris. Elles ont permis de réunir cinquante acteurs économiques de Millau, Paris et de l’Aveyron. Enfin, la marque " Made in Millau ", que nous avons lancée, compte plus de 2 000 abonnés sur Face book. C’est une réussite.

On a le sentiment que votre club est né d’une prise de conscience…

C’est tout à fait cela. Nous sommes tous dans le même bain : notre bassin économique est fragile, il est difficile de trouver un emploi pour son conjoint, les problèmes de transport existent… L’objectif est de travailler tous ensemble, d’être soudés, alors que dans le même temps, tous les acteurs de l’Aveyron détournent leurs fonds vers le nord. Voyez la CCI : la baisse de leurs crédits pourrait entraîner la disparition de l’antenne millavoise… De nombreux autres sujets mettent en péril notre équilibre économique, comme la concurrence d’internet, l’ubérisation des services, l’attractivité des grands pôles comme Toulouse ou Montpellier, l’enclavement…

Quels constats faites-vous sur la politique économique du territoire depuis une année ?

C’est celui d’un certain décalage entre le discours politique et la réalité. Je constate, avec amertume, un désintérêt de certains politiques vis-à-vis de nos actions et de ce que l’on porte. Je pense à la communauté de communes, avec un président qui mène une politique économique digne des années 1970, et au Président du conseil départemental, Jean-François Galliard. Ils ne prennent même pas la peine de répondre, me recevoir, échanger. On se fout de nous, on nous met des bâtons dans les roues. Je suis déçu de cette attitude, alors que l’on se bat, nous aussi, pour le maintien de l’activité et des services sur le territoire. L’offre en Sud-Aveyron en termes de soin, de justice ou de transports a un impact sur le monde économique qu’il ne faut pas négliger. Sans ces services-là, les entreprises ne pourront plus se développer.

Y a-t-il une inquiétude à ce sujet, aujourd’hui, chez les " petits " entrepreneurs ?

Il y a la volonté de se battre, mais il y a une inquiétude, oui. Millau doit sortir de sa léthargie sur le plan économique, surtout à l’encontre des " petits " chefs d’entreprise qui cherchent à s’installer. Aujourd’hui, il faut savoir qu’il n’y a plus de foncier disponible à Millau. Il n’y a pas de terrain, pas de locaux. On va me parler de la zone des Fialets, mais la réflexion n’est menée que dans le sens du développement industriel ou de service. Le Sud-Aveyron n’a aucune stratégie immobilière en faveur de l’installation des " petits " entrepreneurs.

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