L’Aubrac fait son festival photographique
Depuis jeudi et jusqu’à ce dimanche soir, le plateau de l’Aubrac vit au rythme de son festival photographique. En cette année de création du parc naturel régional, cette nouvelle édition de Phot’Aubrac offre un magnifique programme. Tant dans la diversité que dans la qualité des photographes et des expositions. Plus d’une cinquantaine au total. Un véritable régal pour les yeux au beau milieu de ces paysages et de cette campagne de rêve. « Cette année, y a vraiment du matos », lâche, rayonnant, Jean-Pierre Montiel. Et le public est au rendez-vous. De plus en plus nombreux.
Hans Silvester est un grand photographe, connu dans le monde entier, et un homme charmant. Ce baroudeur au regard bleu de près de 80 printemps a pris goût à ce festival pas tout à fait comme les autres. Il revient avec un reportage, réalisé à la fin des années 70, sur le gigantesque pèlerinage andalou d’El Rocio, et des photos toutes récentes sur les femmes du peuple Hamer. Comme lui, Jean-Pierre Duvergé apprécie le cadre et l’ambiance de Phot’Aubrac. L’an passé, le public avait adoré ses portraits de Cergy-Pontains. Avant de mettre le cap sur l’Éthiopie, il présente, cette fois, 80 portraits indiens, fruits de deux voyages dans le sud de l’Asie.
Comme un simple coup de fil
« Je vis, je pense photo », explique Jean-Luc Leroy-Rojek, grand prix d’auteur de la Fédération française de photographie, en 2012. Technicien chez Orange, il photographie les gens qu’il vient dépanner. Avec leur accord, bien sûr, un téléphone à la main. Dans leur environnement quotidien. Un univers parfois surprenant, quelquefois troublant. Des portraits incroyablement humains, en lumière naturelle. Sans la moindre retouche, la moindre mise en scène. Il en a réalisé 120. Avec son épouse Claire, qui retranscrit par écrit, ces dizaines d’histoires, ils envisagent de réaliser un livre. Tous les deux découvrent l’Aubrac. Ses vaches, ses renards et ses ruisseaux qui chantent. Photographe professionnel à l’âme voyageuse, Jean-Christophe Plat participe, lui aussi, à son premier festival. Avec ses puissantes photos, en noir et blanc, sur les Tsiganes, qu’il a suivis, pendant 2 ans, en Inde, dans les Balkans et en France. Un regard profond, presque sociologique. Loin de l’image des « voleurs de poules. »