Villefranche-de-Rouergue. Paul Bramley, l’aventure commence à la tête des Loups de Villefranche

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    Bramley, l’aventure commence
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Romain Gruffaz

Les Villefranchois vont débuter la saison 2018-2019 dimanche, à domicile, contre l’US Entraigues (15 h), avec à leur tête un nouvel entraîneur, l’Australien Paul Bramley.

Sa décision de quitter ses attaches, il l’a prise comme on peut la prendre quand on est jeune, rapidement, sans qu’il faille y voir, dans son cas, la moindre impulsivité, bien au contraire. Lorsqu’il a fait le choix, il y a quelques semaines, de mettre des milliers de kilomètres entre lui et le bar à vin-restaurant que lui et sa femme tiennent à Hope Island, sur la Gold Coast (côte est, au sud de Brisbane), dans son Australie natale, Paul Bramley, 51 ans, a été mû par l’attrait et non par le rejet : l’attrait du défi que lui ont proposé les dirigeants du club de Villefranche-de-Rouergue, et celui, plus large et partagé par son épouse, suscité par la possibilité d’accomplir ce « rêve » de longue date de voyager en France.

« Cet été, j’ai été sondé par un intermédiaire pour entraîner en France, explique-t-il. J’ai dit que ça m’intéressait et quelques jours plus tard, alors que moi et ma femme étions au bar, j’ai eu un coup de téléphone et on m’a proposé un poste. J’ai demandé à mon épouse ce qu’elle voulait faire et elle m’a dit “allons-y”. J’ai parlé avec le club le jour suivant ; c’était un jeudi. Le dimanche, j’ai vu le contrat. J’ai senti une grande honnêteté de la part des gens avec qui j’avais discuté et je peux dire sans problème que je n’avais jamais vu ça auparavant. Tout s’est passé très vite et en l’espace de quatre jours, j’ai signé le contrat. Depuis, le club a respecté tout ce en quoi il s’était engagé auprès de moi et il en a même fait davantage. »

« Flair »

Laissant derrière lui ses proches et son affaire, le couple a donc fait le grand saut vers cette nouvelle culture qui, dans le cas de l’ancien joueur (de 5 à 21 ans, âge auquel il a dû raccrocher les crampons du fait de problèmes au cou), a évidemment inclus le ballon ovale.

« Quand j’étais enfant, il y avait quatre pays magiques (sic) : l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Angleterre et la France. Les Français ont toujours été solides, forts physiquement, et compétitifs, comme l’a démontré leur victoire en Challenge Cup (celle des Dragons catalans, au mois d’août, NDLR). Ils ont battu des Anglais (les Warrington Wolves, 20-14), ce qui n’est pas rien. Aujourd’hui, le rugby à treize est en pleine croissance ici et je suis ravi à l’idée de participer à son développement », confie-t-il, lui qui a été « agréablement surpris » par ses premiers contacts avec le jeu à treize hexagonal.

« Les Français, que ce soit en football, en rugby à quinze ou à treize, ont toujours eu ce flair (style de jeu), ces grosses qualités techniques, déclare-t-il. Travailler avec des joueurs comme ça est ce qui m’excite le plus et j’ai le sentiment que l’association de leurs qualités et de mon style en tant qu’entraîneur peut donner quelque chose de bien. »

Ce style, forgé au cours d’une carrière longue d’une vingtaine d’années qui l’a vu s’occuper, entre autres, des Burleigh Bears, des Mackay Cutters et des South Logan Magpies - carrière à laquelle il envisageait de mettre un terme dans un futur proche après avoir, depuis un an, fait le choix de s’occuper de l’académie (le centre de formation) des Central Queensland Capras QRL, afin de s’éloigner de la pression inhérente au rôle d’entraîneur (« ça m’a finalement permis de retrouver de l’énergie ») -, s’est manifesté, depuis sa prise de fonctions, au début du mois, sur mais aussi en dehors du terrain.

« J’aime que mes équipes défendent bien. C’est la priorité, ce autour de quoi je les construis. Pour moi, il faut d’abord penser à ne pas encaisser d’essais. ça diffère de ce que les joueurs ont pu connaître jusqu’à maintenant et il va nécessairement y avoir une période de transition, mais d’après ce que j’ai pu observer jusqu’à maintenant, ils ont adhéré aux principes et se sont vite et bien adaptés à ce que je leur demande », révèle-t-il, avant de préciser : « J’entraîne du lundi au vendredi mais le week-end, c’est aux garçons d’agir. Je les prépare physiquement et mentalement, je leur donne les clés pour le match mais je ne peux pas le jouer ».

Traduction

Conscient de la pression qui l’entoure (« Les attentes sont élevées parce que je viens d’Australie »), ce grand amateur de cyclisme a fait le choix de la prudence à l’heure d’évoquer les objectifs de l’équipe pour cet exercice 2018-2019, censé être synonyme de nouveau cycle après les échecs connus lors du précédent (perte du titre de champion de France après l’élimination en demi-finale par Lescure Arthès, défaite en demi-finales du Challenge Aillières contre Villegailhenc-Aragon).

« Cela va paraître cliché (dans le texte) mais je veux seulement qu’à la fin de la saison, l’équipe soit meilleure que ce qu’elle était au début. Si c’est le cas, on aura de grandes chances de réussir de belles choses, même s’il ne faut pas oublier qu’une fois que l’on atteint les demi-finales, c’est une autre compétition qui commence », a-t-il indiqué, lui qui s’appuie dans son travail sur l’un de ses joueurs, Alexandre Magna - « une personne incroyable » - et parfois sur une application sur son téléphone pour assurer la traduction de ses propos.

« Mon but d’ici à la fin de la saison est de pouvoir parler en français aux garçons, glisse-t-il. J’aimerais vraiment pouvoir m’adresser à eux directement avant la finale. »

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