L'armurier villefranchois relaxé après un coup de feu accidentel sur un client

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Publié le , mis à jour
Ph. R.

Le 31 août 2017, à Villefranche-de-Rouergue, un chasseur a été grièvement blessé par le fusil qu’il avait amené chez un armurier.

Dans l’armurerie de Villefranche-de-Rouergue, la mort a frôlé ce chasseur... Nous sommes le 31 août 2017, l’ouverture de la saison de chasse approche. Ce Laissagais s’est déplacé avec son fils jusque dans la bastide pour confier son arme, une carabine de calibre 7,64, aux bons soins de cet armurier réputé pour la qualité de son travail. Il veut y installer une lunette de visée. 

Comme il l’a fait des centaines de fois, l’armurier prend l’arme, la cale sur l’étau, effectue les premières vérifications d’usage. "Tu as bien déchargé le fusil ?", demande son fils au propriétaire de l’arme. L’armurier en fait autant et demande à ce dernier, agacé qu’une telle question lui soit posée, de ne pas rester devant. Au cas où… L’armurier fait tomber le chargeur, tire la culasse. Aucune balle n’est extraite. Il relâche la culasse… Un coup de feu retentit. Le propriétaire de l’arme s’effondre. La balle a ricoché sur un mur et des éclats l’ont grièvement blessé sur le flanc gauche. Autant dire qu’à quelques centimètres près, il aurait pu être tué.

Mauvais entretien de la carabine ?

Ce mercredi, le tribunal a tenté de savoir ce qui avait bien pu se passer. Pour l’armurier, c’est le mauvais entretien de la carabine qui est à mettre en causse. "Un amas de graisse s’est fait au fil du temps, qui a retenu la balle". Il dit cela tout en admettant qu’il aurait peut-être dû insister son inspection de façon visuelle ou manuelle. "Mais sur ce type d’arme, c’est compliqué". L’avocat de la victime lui reproche alors le non-respect des règles de sécurité. Rejoint en ce sens par le procureur, qui cible l’imprudence et la négligence de l’armurier. Avant de requérir 5000 euros d’amende dont 3000 assortis du sursis.

L’avocat de l’armurier, lui, ne l’entend pas de cette oreille. Il plaide la relaxe. Cahier de réglementation de la chasse entre les mains, il met en cause la négligence du chasseur. "Il a laissé son arme chargée pendant 8 mois sans l’utiliser !", clame-t-il. "Il aurait dû s’assurer lui-même que l’arme n’était pas chargée avant de se déplacer avec elle".

Mais il s’est surtout appuyé sur la citation à comparaître de son client, à qui il est reproché d’avoir manipulé l’arme sans avoir pris la précaution de vérifier où se situait le client. "Or, nulle part dans ce dossier ne ressort la position exacte dans laquelle se trouve le propriétaire de l’arme". Le tribunal a finalement relaxé l’armurier.
 

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