France: un film de 14 heures en vedette du Festival du film latino-américain

  • "La Flor", film-fleuve de 14 heures de l'Argentin Mariano Llinas, sera projeté au Festival Biarritz Amérique Latine
    "La Flor", film-fleuve de 14 heures de l'Argentin Mariano Llinas, sera projeté au Festival Biarritz Amérique Latine Courtesy of El Campero Cine
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Relaxnews

(AFP) - "Je regarderai le film jusqu'au bout", promet Laurence Romano, jeune spectatrice du Festival Biarritz Amérique Latine qui se tient jusqu'à dimanche dans le sud-ouest de la France, avec en plat de résistance la projection de "La Flor", film-fleuve de 14 heures de l'Argentin Mariano Llinas.


Cette première française est diffusée par tranches, à raison de trois projections en trois soirées.

Auparavant, "La Flor" a été présenté en Argentine et au Festival du film de Locarno, où les critiques ont été dithyrambiques. "Événement majeur, dinguerie labyrinthique", pour le journal Le Monde, "Le cinéma ne sera jamais pareil", lançait l'hebdomadaire Télérama.

Le film retrace six histoires. Elles commencent et, parfois, ne s'arrêtent pas. Ou s'arrêtent à mi-parcours.

"La cinquième histoire s'achève, la sixième commence au milieu et met un point final", résume pour l'AFP le réalisateur Mariano Llinas.

"C'est un voyage", analyse-t-il. "Dans un voyage, on laisse tout ce qu'il y a derrière soi. C'est la capture de l'instant. Le seul point commun entre ces six histoires, c'est que ce sont toujours les mêmes quatre actrices qui jouent".

"J'ai décidé de faire tous les films possibles, espionnage, série B des années 50 ou encore remake noir et blanc et muet du film de Jean Renoir +Partie de Campagne+ avec ces quatre filles. Le film se fait autour d'elles", insiste-t-il.

Mariano Llinas a commencé le tournage de "La Flor" en 2009 "avec un budget très faible".

- "Le contraire d'une série" -
Nicolas Alzabert, un des sélectionneurs du Festival de Biarritz, s'enthousiasme: "Mariano Llinas fait partie d'un collectif qui crée sans aucune sorte d'aides. Il a besoin de prendre tout son temps".

"La Flor n'est pas du tout construit comme une série, c'est tout le contraire. Le suspense est partout, pas seulement en fin d'épisode comme dans les séries en vogue. De plus, M. Llinas sait se projeter partout dans le monde. 'La Flor' voyage en Europe, en Amérique Latine, en Russie", détaille-t-il.

A la projection de la première tranche, la foule se pressait. "Je suis venue pour la performance", dit Gladys Esnault, 34 ans, "Je pense que ça n'arrive qu'une fois dans sa vie de voir ces normes cinématographiques".

"On va beaucoup entendre parler de ce film, je veux participer au débat, donner mon avis et formuler ma critique. J'espère aller jusqu'au bout de ces trois soirées", ajoute Magali Laurent, 34 ans.

Mais dès la moitié de la projection, au fur et à mesure, une trentaine de personnes quittent la salle.

"Nous nous ennuyons", expliquent Françoise et Marie, retraitées. "Nous avons du mal à nous y retrouver avec les critiques très élogieuses obtenues par le film. Nous n'allons pas dire que c'est un navet, mais ça reste trop long".

Laurence Romano, elle, est enthousiaste: "Nous sommes dans le para-normal tout en en percevant des images bien ancrées dans la réalisme. C'est comme si on lisait un récit de Gérard de Nerval. C'est un beau cryptique, je me demande où va nous emmener le cinéaste à la fin".

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