Le directeur de l'hôpital de Rodez veut conforter l’offre de soins sur le territoire

  • Vincent Prévoteau, directeur du centre hospitalier Jacques-Puel à Rodez.
    Vincent Prévoteau, directeur du centre hospitalier Jacques-Puel à Rodez. Photo C.C. - CPA
Publié le , mis à jour
Christophe Cathala

Voilà un an que Vincent Prévoteau a pris ses fonctions. Entre actions réalisées, priorités engagées et projets à conduire, rencontre avec le directeur de l’hôpital de Rodez soucieux d’inscrire l’établissement dans une dynamique d’avenir.

Quand vous vous installiez dans votre bureau le 2 octobre 2017, vous aviez déjà une vision précise du centre hospitalier de Rodez. A-t-elle évolué en douze mois ?

Non, j’avais perçu un fort potentiel lié à tous les personnels qui y travaillent, au fort engagement des professionnels, au plateau technique exceptionnel dont nous disposons et à la place fondamentale en Nord-Aveyron qu’est cette structure de soins incontournable, qui participe à la sécurité sanitaire de tout un territoire. J’en suis plus que jamais convaincu. Et j’ai eu à cœur d’aller une fois par mois à la rencontre des équipes, pour être au cœur du réacteur. Car notre action, elle est pour les patients, d’où la nécessité de n’être jamais distant du terrain.

Côté organisation, qu’avez-vous réalisé ?

Avec les équipes, nous avons créé une direction commune avec les structures d’Espalion, de Saint-Geniez et du Vallon à Cougousse. Et cela en donnant une place à chaque établissement : nous portons la même attention à tous, il ne saurait y avoir de cannibalisation ruthénoise. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur la constitution d’une unité neuro-vasculaire, mais aussi la cardiologie, l’oncologie, l’accélérateur de particules, le changement dans un mois d’une table de coronarographie… La liste est longue.

Et sur le recrutement de médecins ?

C’est une question qui anime tous les hôpitaux. Il est faux de dire qu’on ne peut pas recruter de médecins en Aveyron, département où l’on a tout ce qu’il faut à commencer par la qualité de vie. Notre projet de renforcer des spécialités médicales comme la chirurgie orthopédique et la cardiologique n’est pas remis en cause. Car il faut derrière le recrutement, une vraie volonté politique et nous l’avons.

Un hôpital contribue à l’attractivité du territoire, pensez-vous jouer ce rôle ?

Il faut que l’hôpital ait l’ambition de son image. C’est un outil de la Cité, il faut que nous y soyons au cœur, et nous ne pouvons travailler seuls. Avec les mardis de la santé, notre démarche de prévention ouverte à tous, nous travaillons avec les usagers, avec la sphère associative et politique, mais aussi avec d’autres établissements comme Sainte-Marie ou Ceignac. La nécessité d’ouverture est fondamentale et la communication positive primordiale pour conforter la place de notre établissement.

 

 

Y compris avec la médecine de ville, partenariat que vous avez entrepris l’an passé, et qui rejoint aujourd’hui la volonté du gouvernement dans sa réforme de la santé…

C’est un travail mené conjointement avec le Dr De Labrusse, président du Conseil de l’Ordre, les docteurs Pialat et Businger. Des liens très personnels se créent entre praticiens, liens dominés par la confiance. Ils ont une ligne d’astreinte téléphonique directe que l’on a mise en place… On est toujours dans une volonté de développer ces liens. Je crois pouvoir dire que cela marche bien. Inscrire l’hôpital sur son territoire et créer du lien, donner de la confiance et de la visibilité est toujours une priorité.

Les projets que vous souhaitez mener vont-ils toujours dans ce sens ?

Bien sûr. Notre état d’esprit est de structurer l’offre de soins. Et de la conforter sur tout le territoire. Mais comment faire ? Deux audits sont venus nourrir nos réflexions pour élaborer d’une part le projet médico-soignant et d’autre part le projet management-gouvernance. Les axes de travail de cette étude performantielle ont été validés la semaine dernière par le conseil de surveillance. Fluidifier le parcours du patient, optimiser le fonctionnement, renforcer l’ambulatoire en chirurgie et médecine en montant de 60 à 80 % des actes, et bien d’autres axes stratégiques sont à l’ordre du jour. L’objectif est de renforcer l’offre de soins en partenariat avec les établissements du GHT, de renforcer aussi les équipes médicales, de recruter dans une logique territoriale, de répondre aux besoins et aux attentes. C’est un vaste chantier…

Un chantier propre à susciter de nouvelles tensions sociales au sein de l’hôpital ?

Je ne crois pas. J’ai vu des syndicats tournés vers le dialogue, pragmatiques, très constructifs. Sur les effectifs, il peut toujours demeurer des tensions. Mais nous n’avons pas ici d’absentéisme démesuré…Et puis ma politique sociale est de stabiliser les carrières, d’asseoir les équipes car on est dans un hôpital de spécialités poussées. En un an, entre 75 et 80 contrats à durée déterminée ont été signés. Et sur le recrutement, on voit l’importance d’une direction commune entre Rodez, Espalion, Saint-Geniez et Vallon qui ont parfois du mal à recruter.

Les tensions ont pu aussi être financières : sont-elles apaisées ?

L’ARS a beaucoup soutenu l’établissement. Nous avons conclu l’exercice 2017, après dégel du coefficient prudentiel, avec un déficit de 500 000 € sur 140 M€ de budget. Certes, nous avons encore vingt ans d’emprunts qui pèsent sur le budget. Mais nous ne sommes en aucun cas dans une politique de réduction des moyens.

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