Le créateur aveyronnais Hugo Matha passionne l'univers de la mode
Le jeune créateur de mode aveyronnais, installé à Paris depuis plusieurs années, revient sur le devant de la scène avec une nouvelle marque : « Air Brigitte ». À cette occasion, il s’est confié sur son métier, ses inspirations, ses projets et surtout sur son avenir à l’heure où le magazine Vogue n’hésite pas à le qualifier de « jeune étoile de la mode française ». Entretien.
Vous faites de nouveau parler de vous avec la sortie d’une nouvelle marque « Air Brigitte ». Expliquez-nous ce concept
L’idée est d’agrémenter le voyage avec des produits pratiques et mode. Il y aura en tout une quarantaine d’accessoires. J’ai toujours trouvé très élégant ce monde du voyage et de l’aviation avec tous les uniformes présents.
Pourquoi avoir choisi ce nom « Air Brigitte » ?
Air, pour ce monde du voyage donc. Et Brigitte, c’est pour toutes les Brigitte célèbres : Lahaie, Bardot, Macron également... Puis, je cherchais surtout un prénom très Français car le concept de cette marque est de créer une compagnie virtuelle de la mode avec tous ses accessoires.
Vous venez tout juste de lancer cette marque et une nouvelle fois, la critique a salué votre initiative et votre travail. Êtes-vous sensible à ces éloges ?
Bien entendu, cela fait toujours plaisir. Puis, c’est étonnant car cette création est vraiment différente des autres que j’ai réalisées jusqu’alors. Ce n’est pas élitiste mais accessible à tous. On est sur des prix de 25 à 12 000 €.
"La célébrité ne m'intéresse pas (...) Je veux seulement une reconnaissance de mon travail."
Voir son travail mis en lumière et salué par la critique, n’est-ce au final le but ultime d’un créateur ?
Le voyage est encore long pour moi ! Ce n’est que le début mais cela fait toujours plaisir de lire ces critiques et cela me pousse à faire d’autres choses.
Vous ne manquez pas de projets pour la suite donc...
Oui, beaucoup. Un peu trop même parfois (rires). Mais cela ouvre l’esprit. Puis Air Brigitte, c’est une collaboration avec 27 marques célèbres donc c’était très enrichissant.
Vous semblez être totalement épanoui dans ce monde de la mode...
Oui, je m’y plais beaucoup. Je rencontre beaucoup de personnes, je voyage énormément.
Dans chacune de vos créations, il y a un lien avec l’Aveyron : matériaux du département pour créer les pochettes, cuvée de vin Marcillac « Air Brigitte », etc... L’Aveyron est-il votre principale source d’inspiration ?
Bien sûr ! Ce sont mes racines, le sang qui coule dans mes veines. Avant d’être Parisien, je suis très Aveyronnais (rires). Dans chacune de mes créations, j’essaye de créer un lien entre Paris, la mode, l’Aveyron, Bruéjouls (son village d’origine)... J’adorerai présenter ma collection, voire créer un de mes ateliers, en Aveyron d’ailleurs.
Une journée type de Hugo Matha, cela ressemble à quoi ?
C’est une journée de malade ! J’essaie tout le temps de me nourrir des matières qui nous entourent, de l’architecture. Puis, je voyage beaucoup entre Paris, Milan, Londres, etc.
Comment vous voyez-vous dans 20 ans ?
Je ne sais pas, l’avenir nous le dira. Dans la mode ? Faudra voir car j’aime bien toucher à tout.
Votre célébrité naissante dans le milieu de la mode vous fait-elle peur ?
Je ne me suis jamais vraiment posé la question mais la célébrité ne m’intéresse pas. Je veux seulement une reconnaissance de mon travail. Pour le reste, je n’ai pas trop d’ego.
Son parcours
Des vignes de Bruéjouls aux paillettes de Shangaï
Né en 1991 à Bruéjouls, dans une famille de vignerons - son papa, Jean-Luc est à la tête du domaine Matha, inscrit à l’AOC Marcillac -, Hugo se dirige rapidement vers la mode. « Depuis tout petit, je n’ai eu de cesse de m’exprimer en créant des objets », expliquait-il au magazine Marie-Claire. Après un cursus scolaire classique à Rodez, il se dirige vers Cholet pour y passer un BTS de la mode. À la fin de ses études, il cherche un stage à Paris. Après le refus d’une grande maison, il tente sa chance dans le Sentier. La patronne d’une boutique chinoise lui lance alors un défi : dessiner une collection en un jour. Défi relevé. Il partira ensuite pour cette même entreprise à Shangaï afin d’y créer des pièces et y vivre telle une... star : appart de 300 m2, piscine, massages, chauffeur, 1000 $ par jour d’argent de poche... « Au bout de huit mois, je suis parti, j’ai eu peur de devenir un petit con », raconte-t-il sur cette expérience.
De l’école Duperré aux célèbres pochettes
En revenant de son expérience en Asie, Hugo Matha intègre l’école supérieure des arts appliqués Duperré. Il y fera ses gammes auprès du styliste Olivier Châtenet, proche de Jean-Charles de Castelbajac avec lequel l’Aveyronnais partagera à plusieurs reprises son atelier. Avant de lancer sa première création d’envergure : des pochettes en divers matériaux sous la marque éponyme « Hugomatha ». D’emblée, la collection connaîtra un grand succès ! Le jeune Aveyronnais se fait alors un nom, s’affiche partout dans la presse spécialisée et s’installe au cœur de Paris, rue Saint-Honoré, où il a créé son atelier.
L’hôtel Crillon, le « gros contrat »
Entre 2013 et 2017, le mythique hôtel Crillon, place de la Concorde et désormais propriété de la famille royale saoudienne, a réalisé d’importants travaux de rénovations. Et a surtout fait appel à Hugo Matha pour dessiner et confectionner les costumes du personnel, soit plus de 400 personnes ! En habillant le personnel d’un des plus luxueux hôtels du monde, Hugo Matha ne pouvait rêver meilleure publicité pour la suite de sa carrière...
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