A Rodez, le peloton des adeptes du vélo grossit
Grâce à l’arrivée du vélo électrique, à son aspect tendance aussi, les personnes qui se déplacent à vélo à Rodez sont de plus en plus nombreuses.
Certes, en termes de pratique de la bicyclette comme usage de transport, Rodez n’est pas à Albi et encore moins Amsterdam. Il n’en demeure pas moins que l’alternative consistant à préférer le vélo à la voiture pour se déplacer connaît aussi ses petits frémissements à Rodez. Il suffit de prendre le temps d’observer la ville.
"J’estime aujourd’hui à une centaine de personnes qui en font un usage quotidien. Il y a deux ans, je dirai que l’on était une vingtaine. On se connaissait tous", sourit William, qui ne se déplace qu’à vélo sur le piton.
Si la ville n’offre pas la topographie rêvée pour se balader à bicyclette, à l’inverse de sa voisine Albi, l’émergence du vélo électrique contribue indéniablement au développement de ce mode de déplacement.
"On sent effectivement un frémissement, explique Jacques, responsable de la boutique No limit-e, spécialisée dans le deux-roues électrique, qui a pignon sur rue à proximité de la place d’Armes. D’ailleurs, le matin, il n’y a qu’à observer la rue Béteille, il n’y a pas qu’un vélo. Ils sont facilement sept ou huit".
Remplacer la voiture
Pour autant, selon lui, le choix de l’usage du vélo électrique reste à ce jour un choix "loisir", tant il facilite le déplacement sur les routes vallonnées du département. "Nous avons quand même eu une cliente qui a vendu sa voiture pour un vélo électrique.
Elle habite dans le quartier du faubourg", glisse-t-il. Des notables de la ville, tels que le président du tribunal, Eric Bramat, ou le directeur du lycée Saint-Jo, Pierre-Marie Puech, ne jurent désormais plus que par leur vélo électrique pour se déplacer.
Une autre adepte, amenée à se déplacer dans l’agglomération, fait pour sa part remarquer que ce moyen de transport "permet aussi d’éviter tout problème de transpiration". Un atout majeur pour les "vélotafeurs" comme sont surnommés ceux qui vont au travail à vélo. Corinne, elle, fait du vélo dans la ville depuis 2013.
"Au départ, ce choix, c’était pour me maintenir en forme. Mais je ne faisais qu’une partie de mon trajet professionnel à vélo. Je le terminais en bus à cause du relief." Mais depuis le début de l’année, fini le bus. "J’ai opté pour le vélo électrique, incitée par l’aide gouvernementale à 200 euros." Et de prendre d’autant plus de plaisir à pédaler dans la cité. Seul bémol : l’absence de site "un peu sécurisé" pour attacher son vélo.
Mais à y regarder de plus près, ce n’est pas seulement le vélo électrique qui participe au développement de ce mode déplacement. Il y a aussi un aspect tendance. Avec notamment ces vélos à pignon fixe, appelés aussi "fixies", que l’on aperçoit dans la ville.
Pratique et facile
Il faut dire que pour des déplacements se cantonnant au centre-ville où visant à rejoindre le quartier de Bourran, l’assistance électrique n’est pas réellement indispensable. "On peut faire les malins en restant sur le plateau", reconnaît Jean-Charles, louant toutefois la facilité et les commodités offertes par ce mode de déplacement.
Éviter d’acheter une deuxième voiture, se passer de problème de stationnement, prendre le temps d’observer ce qu’il se passe autour de soi sont autant d’avantages également mis en avant par ces cyclistes urbains.
De con côté, la boutique "No Limit-e" s’est associée depuis quelques années avec l’hôtel Ibis, pour favoriser la location de vélo. "Et l’on peut dire que cela fonctionne. L’habitude est de plus en plus présente chez les touristes d’emprunter un vélo pour se déplacer", confie Jacques. À méditer pour Rodez, en quête d’un développement touristique croissant.
À ce titre, l’association "Cyclo motivés 12" (lire ci-dessous) a déjà fait savoir à la municipalité son souhait de voir la pratique du vélo mieux appréhendée dans la ville. Le maire, adepte de la petite reine, aura sans nul doute une oreille attentive à leurs propositions. En attendant, le plaisir de se balader dans la ville à vélo, entre le piton et Bourran, via une avenue Victor-Hugo des plus agréables est bel et bien réel. Ils sont en tout cas de plus en plus de Ruthénois à en profiter.
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