Le village d'adoption d'Aznavour en Provence lui rend hommage

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    Le village d'adoption d'Aznavour en Provence lui rend hommage Boris HORVAT / AFP
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Relaxnews

Devant l'imposante grille de sa maison de Mouriès, en Provence, des fleurs, un drapeau arménien: quelques heures après l'annonce du décès de Charles Aznavour, des fans sont venus rendre hommage à "un très grand monsieur" de la chanson française.

Charles Aznavour, le dernier des géants de la chanson française, s'est éteint dans la nuit de dimanche à lundi dans sa maison de Mouriès. Le chanteur aux plus de 70 ans de carrière avait repris la scène en septembre et s'apprêtait à repartir en tournée cet automne avec plusieurs dates en France.

 

Jean-Claude et Josiane Viaud, 72 et 70 ans, font partie des habitants du village qui viennent au compte-gouttes devant la maison. Ils ont déposé un kalanchoé blanc devant le mur.

"On a voulu lui dire au revoir", explique Josiane, décrivant une personne "simple", que l'on pouvait "croiser au marché" du village à l'occasion. 

"J'ai 72 ans, c'est un bout de moi-même qui s'en va", ajoute son mari, qui se souvient l'avoir encore côtoyé récemment lors d'un concert de Chico and The Gypsies dans la ville voisine d'Arles: "Johnny, Aznavour, c'est des petits bouts de nous-mêmes qui disparaissent".

Johnny Hallyday, monstre sacré du rock français, était décédé le 5 décembre 2017 à 74 ans, donnant lieu à une semaine d'hommages ayant mobilisé des centaines de milliers de personnes en France.

Autre génération, autres mœurs : Alain, 26 ans, YouTubeur, a fait le déplacement devant la maison du chanteur sitôt la nouvelle de sa mort entendue. Dans sa sacoche noire, une caméra avec laquelle il compte tourner un clip de dernier hommage à Charles Aznavour, qui, espère, t-il, donnera envie à d'autres internautes de faire de même. 

"C'est comme Johnny, mais encore au-dessus de lui", explique-t-il. "J'ai voulu lui rendre hommage".

"Un enfant du pays"

Les habitants du village où il séjournait depuis une trentaine d'années "sont tous très tristes et bouleversés", témoigne la maire, Alice Roggiero: "Mouriès était son havre de paix, le lieu où il venait se ressourcer entre deux tournées, se reposer dans ses oliviers".

"Hier encore, il mangeait dans un restaurant à Mouriès (...), il avait été affaibli par son accident", il y a quelques mois , "mais il était quand même bien", poursuit-elle. "Il venait boire son petit café au village, on pouvait lui parler de tout et de rien, mais on respectait sa tranquillité".

Georges Israelian, 75 ans, est venu déposer un drapeau arménien devant la maison: "Je suis venu en voisin mais surtout en Arménien, comme Charles, l'un des plus grands de la chanson française".

En apprenant sa mort, "j'ai ressenti beaucoup d'émotion même si on s'y attendait. Il a marqué ma vie" explique ce retraité. II le croisait quelquefois dans les restaurants de la région, "un homme très discret, qui ne voulait pas être dérangé".

"C'est une part de ma jeunesse qui s'en va", renchérit Colette, venue dire un dernier au revoir avec son mari Benoît, devant la maison, "avant que la foule n'arrive demain" pour faire de même, imagine-t-elle. "Il était devenu un enfant du pays", dit-elle et "on aimerait tellement qu'il soit enterré ici et pas à Paris".

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