AOP marcillac : « Cette cuvée comptera dans les annales »
Philippe Teulier, patron de l’AOP marcillac revient sur ces vendanges 2018 qui font suite à une année 2017 fortement touchée par le gel.
Vous avez le sourire en cette période de vendanges…
Oui ! Après une année où se sont confirmées des pertes à hauteur de 70 %, repartir sur une année prometteuse comme celle-là, c’est très bon. Il faut savoir qu'au 14 juillet, nous étions en rupture de stock pour cette année-là…Faire une bonne récolte cette année est ce qui pouvait nous arriver de mieux moralement et économiquement.
À quoi peut-on s’attendre pour cette cuvée ?
Une cuvée qui comptera dans les annales. Ce seront des vins chaleureux, ronds… des vins charmeurs.
Faire du marcillac passe par une remise en question permanente ?
Il faut faire toujours de son mieux. On est toujours en mouvement. Et c’est général pour tout le monde, à marcillac en Aveyron ou ailleurs. Par exemple, la technique de l’effeuillage semble se généraliser par chez nous, je pense que c’est une bonne chose. En cave, on est toujours plus attentionné aussi. On est à l’écoute…
Un travail qui paye. Le marcillac semble enfin parvenir à séduire les Aveyronnais…
Mais cela fait longtemps qu’on le sait. Aujourd’hui, des gens se régalent d’un marcillac qui a été produit il y a 10 ans ! Mais voilà, on fait partie de ces métiers où il faut du temps, de la patience… Le renouveau du marcillac a démarré il y a 30 ans. Et l’on est aujourd’hui dans une période de reconnaissance. Et cela ne concerne pas que les vins de marcillac. C’est pour les vins de l’Aveyron aussi.
Cette réputation se fait également au travers de la promotion des produits sous signes officiels de qualité qui font aussi la réputation du département ?
Bien sûr. Et l’on peut dire que l’on a un peu rensablé toutes ces bonnes choses au travers de Terr’Aveyron. Nous vivons quand même dans un département fabuleux ! Et cela fonctionne ailleurs aussi. Je rentre tout juste d’un salon à Marseille, réunissant les grands vins du sud. Cela s’est très très bien passé.
Et hors du pays ?
On vient de mettre un pied en Russie. C’est super ! Nous, pour ce qui est du domaine du Cros, nous sommes dans quinze pays, et tout récemment sur l’Île Maurice. Cela parce que cela passe bien d’une parte avec notre importateur. Il aime ce que l’on fait. Et les gens qui découvrent notre vin, découvrent un cépage et un terroir. Quelque chose d’unique.
Vous surfez donc sur cette découverte ?
Oui. Imaginez, on est vendu chez un caviste à Times Square ! Parce qu’il a été séduit par « Lo sang del païs ». Mais tout cela ne se fait pas tout seul. Il faut y aller (rires). Cet été j’ai reçu des Canadiens, enthousiastes. Hier, j’ai reçu un mail d’un caviste de Neufchâtel qui met en avant un de mes vins. Puis toute une génération d’Aveyronnais est également notre ambassadeur. Ils n’hésitent pas à mettre un vin de marcillac sur leur carte. C’est vraiment une belle aventure que nous vivons.
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