Rodez. Le pont du Monastère, une histoire pleine de rebondissements

  • Histoire de voir !  Le pont du Monastère
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    Histoire de voir ! Le pont du Monastère
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Centre Presse

Situé au pied de Rodez, le village du Monastère s’est développé au confluent de l’Aveyron et de la Briane. La commune doit son origine à une abbaye de bénédictines, la première abbaye de femmes du Rouergue, fondée à l’époque carolingienne. Établie à proximité immédiate d’un passage sur l’Aveyron, l’abbaye est favorisée par le comte de Rodez qui, en décidant la construction d’un pont en 1339, permet le développement du bourg sur l’autre rive et concurrence aussi le pont de l’évêque à Layoule…

Au XIVe siècle, époque où l’église du Monastère acquiert son statut d’édifice paroissial, un élément majeur pour le développement du village est mis en place : le pont sur l’Aveyron. S’il permit l’extension de la localité sur la rive gauche, il ne s’agit cependant pas là du seul motif qui présida à son édification. Le principal tient vraisemblablement dans la rivalité entre le comte et l’évêque de Rodez.

En 1320, l’évêque avait décidé la construction d’un pont à Layoule, favorisant ainsi la route de Millau, partant de la Cité. Pour que la seconde route, partant du Bourg, ne soit pas pénalisée, le comte Jean 1er, dit "le bon", lance à son tour la construction de deux ponts, un au Monastère et l’autre à la Mouline, en 1339.

Chacun d’eux génère des recettes pour le comte, sous forme de péages, c’est-à-dire de droits de passage. Construit en moyen appareil de grès, le pont compte cinq arches au tracé plein-cintre. Le garde-corps s’élève au-dessus d’un cordon lisse saillant sur toute la longueur. Comme pour de nombreux endroits du pont qui ont subi des réfections, il est construit en moellons.

Les piles sont équipées de becs vers l’amont de la rivière ; elles répartissent les forces exercées par le courant sur la construction et dérivent les corps flottants dans la rivière.

Le tablier présente une forme dite "en dos d’âne", avec une arche centrale plus grande afin de faciliter la navigation et l’écoulement des eaux lors des crues.

Des refuges pour les piétons sont aménagés sur les becs. Une élégante croix en grès rose a été placée au sommet du parapet, vraisemblablement au XVIe siècle.

Le franchissement de l’Aveyron en direction de Millau par le Monastère existait avant la construction de ce pont, comme l’atteste notamment une mention dans un texte de 1286, mais l’édification de cet ouvrage en pierre, constitua, à partir du XIVe siècle, un atout majeur pour le développement de la localité en favorisant l’accès au Bourg de Rodez et à ses foires, tout en générant une activité hôtelière liée à la fréquentation de ce lieu de passage.

Non loin du pont, le long de la rivière, les différents métiers travaillant la peau et la laine se développent : tanneries, fabricants de chapeaux de feutre de laine, moulins à tan et à foulons tandis que des artisans s’installent dans des ouvroirs le long de la rue Droite et de la côte de Rodez, conférant au Monastère l’office de bourg industrieux de Rodez.

Chaque semaine, Centre Presse ouvre ses colonnes au service du patrimoine de Rodez Agglomération. Laissez-vous entraîner dans son sillage à la découverte de ces trésors, connus ou méconnus, de l’agglomération ruthénoise, à travers leur histoire et leur architecture.

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