La vaccination contre la grippe insuffisante, même chez les soignants

  • La grippe tue 13.000 décès lors de la dernière saison grippale et pourtant à peine la moitié des personnes à risque et seulement un quart des professionnels de santé sont vaccinés
    La grippe tue 13.000 décès lors de la dernière saison grippale et pourtant à peine la moitié des personnes à risque et seulement un quart des professionnels de santé sont vaccinés Steve Debenport / Istock.com
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Relaxnews

(AFP) - La grippe tue 13.000 décès lors de la dernière saison grippale et pourtant à peine la moitié des personnes à risque et seulement un quart des professionnels de santé sont vaccinés, constate le ministère de la Santé, qui a lancé une charte pour les y inciter.

"C'est pour moi un enjeu déontologique", a souligné jeudi la ministre de la Santé Agnès Buzyn, en présentant la charte signée avec les Ordres des sages-femmes, des pharmaciens, des masseurs- kinésithérapeutes, des médecins, des infirmiers, des chirurgiens-dentistes et des pédicures-podologues.

"En se faisant vacciner eux-mêmes, non seulement les professionnels de santé montrent l'exemple, mais surtout, ils protègent leurs patients", a-t-elle poursuivi. Globalement 26% des professionnels de santé sont vaccinés, selon le ministère.

Comme tous les ans, le ministère lance une campagne pour rappeler les gestes simples - se laver les mains, éviter les contacts si on est infecté etc. - et inciter les personnes à risque à se faire vacciner: personnes âgées de plus de 65 ans, malades chroniques ou souffrant d'obésité sévère et femmes enceintes, soit plus de 12 millions de personnes.

Moins de la moitié sont vaccinées (45,6% en 2017-18), loin des recommandations de l'OMS (75%).

Ces personnes à risque paient chaque année un lourd tribut: sur les 13.000 morts attribuées à la grippe la dernière saison, 85% sont survenues chez des personnes âgées de plus de 75 ans.

Sur les 3.000 cas graves admis en réanimation, 81% faisaient partie de cette population à risque, dont plus des deux-tiers n'étaient pourtant pas vaccinés.

La grippe encombre chaque année les urgences, déjà sous pression, a souligné la ministre. 75.000 passages aux urgences sont liés à la grippe. "Tous les ans, nous sommes effondrés de voir des personnes âgées attendre sur des brancards aux urgences", a dit Mme Buzyn.

- 2.000 décès évités -
Certes, le vaccin ne fait pas tout: lors de la dernière saison grippale, son efficacité a été plutôt médiocre, car un des deux virus en circulation (B lignage Yamagata) ne faisait pas partie des virus vaccinaux.

Mais on estime que la vaccination permet d'éviter 2.000 décès chaque année. Si 63% des personnes à risque étaient vaccinées, on aurait 2.500 morts de moins.

Cette saison, les vaccins seront pour l'essentiel quadrivalents, avec deux virus A et de deux virus B (y compris celui de l'an dernier), suivant en cela la recommandation de l'OMS.

Les personnes majeures pour qui le vaccin est recommandé peuvent le retirer à la pharmacie sur simple présentation du bon de prise en charge à 100% par l'Assurance maladie, et se faire vacciner par un médecin, un infirmier ou une sage-femme.

Dans 4 régions tests (Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Nouvelle Aquitaine, Occitanie) elles peuvent aussi se faire vacciner en pharmacie. A partir de la saison 2019-20, ce sera possible dans toute la France.

Les Français sont plutôt bien informés, selon une enquête conduite par BVA pour le ministère. 70% savent que le vaccin est le premier geste de protection contre la grippe.

Mais les idées reçues ont la vie dure: 52% pensent que le vaccin peut donner la grippe, alors qu'il peut au pire occasionner une douleur au point de piqûre et un mal de tête temporaire, selon Daniel Lévy-Bruhl, responsable de la vaccination à Santé Publique France. "En aucun cas le vaccin ne peut donner la grippe car c'est un bout de virus tué, et non un virus vivant".

Des publicités peuvent aussi induire en erreur, comme celles vantant un "vaccin homéopathique". "Il n'y a pas de vaccin homéopathique, je m'insurge", a martelé la présidente de l'Ordre des pharmaciens Carine Wolf-Thal qui "invite les conseils régionaux (de l'Ordre des pharmaciens) à porter plainte s'ils reçoivent de telles publicités".

La campagne se déroulera notamment à la télévision avec un spot à partir du 26 octobre, et pour la première fois à la fin de chaque bulletin météo sur France 2 et France 3.

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