Rodez : la BAC de jour fera-t-elle son retour ?

L’intense émotion suscitée par l’assassinat de Pascal Filoé, jeudi 27 septembre, dans une rue de Rodez a remis au jour la nécessité de renforcer les dispositifs de prévention et d’intervention policière dans le chef-lieu.

Après le drame, le maire, Christian Teyssèdre, s’il envisage pour sa part de renforcer le nombre de policiers municipaux dans sa ville, appelait ainsi de ses vœux le retour au plus vite de la brigade anticriminalité (BAC) "de jour", supprimée en 2013. Car les prérogatives légales de la police nationale sont bien supérieures à celles des fonctionnaires municipaux. Les syndicats de policiers ne disent rien d’autre : il faut augmenter les effectifs dans ces villes (Rodez, Onet et Millau) où la population, elle aussi, a augmenté et avec elle la part de risques qu’elle génère en matière de sécurité publique. Restaurer une BAC de jour pour Rodez et Onet est donc une priorité, tant pour les élus locaux que pour les syndicats et un "vrai projet de service" pour le commissariat.

Volonté politique

La venue du conseiller du Premier ministre, Grégory-Hugues Frély, le jour des obsèques de Pascal Filoé n’a d’autres buts que d’apaiser les esprits, en évoquant "le possible renfort de cinq ou six policiers pour la BAC de jour en 2019, sur la base d’éléments factuels raisonnables". En d’autres termes, "la demande d’effectifs ne doit pas être trop conséquente", décode Dany Demoineret. Le secrétaire départemental Alliance Police nationale, promet "de suivre le dossier de près, tant le flou demeure sur le nombre d’effectifs à venir". Mais il assure : "La volonté politique existe, c’est déjà ça". Et d’en profiter pour légitimer la (re) création d’une brigade canine sur le département avec un chien spécialisé dans la recherche des stupéfiants, et un chien d’attaque…

Continuité avec la BAC de nuit

Pour l’heure, le nombre de policiers évoqué pour constituer un renfort est-il seulement réaliste ? "Six personnels pour une BAC, c’est bien", reconnaît Dany Demoineret. à pied ou en véhicules, ces policiers, le plus souvent en civil, en binôme ou en trinôme, ont vocation à accroître la rapidité des interventions. C’est le cas pour la BAC "de nuit", toujours en service à Rodez. Les deux brigades, diurne et nocturne, auraient ainsi vocation à assurer une continuité logique de la présence policière à Rodez et Onet…

Des arguments qui, au-delà de la prise de conscience, doivent résister encore aux pressions budgétaires. La balle est dans le camp de l’état.

 

A quand un nouveau commissariat ?

Le commissariat de Rodez, rue Hervé-Gardye, concentre à lui seul la moitié des 220 fonctionnaires de police du département (gardiens de la paix, officiers, agents administratifs…)

Le bâtiment, divisé en quatre étages a été aménagé il y a 37 ans et ne répond plus longtemps à un usage fonctionnel. Son déménagement est depuis longtemps envisagé. Dans le futur espace Combarel ? L’idée semble avoir fait long feu… Dans l’hôtel du Grand Rodez, place Adrien-Rozier (derrière Monoprix), quand celui-ci prendra la place de la CCI (c’est encore un projet) ? Mais il n’y a pas de garages pour les véhicules de police… Les policiers veulent "rester au cœur de la ville". Alors : construire, acheter ou louer un bâtiment existant ? À voir…

Que ce soit pour un nouveau commissariat comme pour la mise en place d’une BAC de jour, "tout est à l’étude au niveau de la zone de défense et du ministère de l’Intérieur. Nous sommes dans l’attente des retours", précisent les services de la préfecture.