Onet-le-Château : prison ferme pour des menaces de mort en garde à vue

  • Le jeune homme a été condamné à onze mois de prison ferme
    Le jeune homme a été condamné à onze mois de prison ferme Photo d'illustration J.A.T.
Publié le
Christophe Cathala

Détenteur d'un couteau à cran d'arrêt, il est placé en garde à vue où il menace de mort un policier et sa famille. Ce jeune majeur en état de récidive légale emporte, ce vendredi après-midi en audience correctionnelle du tribunal de grande instance de Rodez, onze mois de prison ferme et l'interdiction de résider pour un an à Rodez et Onet-le-Château. 

C'est dans un contexte particulier, celui de l'assassinat de Pascal Filoé, cadre municipal, dans une rue de Rodez, le 27 septembre, que s'est déroulée cet après-midi l'audience en comparution immédiate d'une jeune Castonétois. Détenteur d'un couteau à cran d'arrêt, il a proféré des menaces de mort sur un policier (mais aussi sur sa famille) qui l'auditionnait en garde à vue. En état de récidive légale pour des faits de violences et menaces notamment, il a vu ses précédents sursis révoqués, assortis de 6 mois supplémentaires de prison ferme et six autres mois avec sursis.

Petits trafics dans la cité

Lundi 15 octobre. Le maire d'Onet-le-Château est excédé de constater des attroupements récurrents dans le hall d'un immeuble avenue des Glycines. Il envoie un mail à la police et au procureur. Les forces de l'ordre opèrent une surveillance, soupçonne un trafic de drogue avec ces allées et venues d'un groupe de jeunes. Ils interviennent, saisissent 200 grammes d'herbe de cannabis mais ne peuvent interpeller que deux membres du groupe (remis plus tard en liberté). Les autres se sont enfuis.

L'un d'eux est retrouvé, arrêté en possession d'un couteau à cran d'arrêt muni d'une lame de 8 centimètres. C'est lui qui est placé aussitôt en garde à vue. A la fin de son audition, il demande une cigarette qui lui est refusée par le policier en charge du dossier. Il pète les plombs, devient violent, se tape la tête contre les murs, déchire son procès verbal d'audition (outrage à agent de la force publique). Il refusera aussi de donner le code d'accès de l'un de ses deux téléphones portables, au prétexte que ce n'est pas le sien (et c'est un délit). 

"Toi, ta femme et tes enfants, je vais vous planter"

Les collègues du policier interviennent pour maîtriser le jeune homme. C'est alors qu'il lance à l'adresse de celui qui a conduit l'audition : "Toi, ta femme et tes enfants, je vais vous planter". Il reconnaît avoir proféré ces menaces de mort, présente quelque temps plus tard, toujours en garde à vue, des excuses au policier, regrette ses propos à la barre du tribunal où il est convoqué ce vendredi pour s'expliquer.

Le président Abdessamad Errabih rappelle à l'audience qu'il a déjà été condamné au printemps, alors qu'il n'avait pas encore 18 ans, par le tribunal pour enfants : un mois avec sursis, puis quatre mois toujours avec sursis, puis un mois de détention en centre fermé. Toujours pour violences, port d'un couteau, menaces. Il est en état de récidive légale. 

"Donnez du sens à votre décision"

"Il était froid et déterminé quand il m'a menacé. Il n'était pas sous l'effet de l'excitation", explique le policier, défendu par Me Jérémy Mainguy,  sur le banc de la partie civile. une façon de dire que ce n'étaient pas des paroles en l'air. Et c'est froid et courtois que le jeune Castonétois tente de s'expliquer devant le tribunal : "Je voulais une cigarette, on me l'avait promise et on me la refuse, je n'ai pas supporté. Mais je m'en veux vraiment d'avoir agi ainsi". Il a raison de s'en vouloir, le procureur Olivier Naboulet requiert la révocation de ses précédents sursis et une peine supplémentaire de seize mois dont dix assortis du sursis, l'interdiction de demeurer à Rodez et Onet durant cinq ans...Et de réclamer son mandat de dépôt à l'audience, après avoir relevé que le prévenu "sait très bien adapter son comportement  à ceux à qui il doit faire face. Irréprochable à cette audience, son comportement a été inacceptable quelques jours auparavant". Et de s'adresser au président : "Donnez du sens à votre décision et aux décisions antérieures le concernant".

"Un moment d'égarement"

Son dossier ne plaide pas pour lui, Me Cédric Galandrin s'en charge. Et tente justement de s'appuyer sur le comportement de son client, "exemplaire en tous points depuis les menaces totalement déplacées qu'il a proférées et aussitôt regrettées. On ne saura pas pourquoi il s'est énervé... C'est un moment d'égarement au milieu d'un comportement exemplaire."

Et l'avocat de rappeler cette enfance chaotique avec un père et une mère qui ont déjà eu, chacun, maille à partir avec la justice, qui a fait de lui un gamin paumé. " Il est lucide, capable d'écouter, de se faire comprendre. Je suis confiant et optimiste pour inverser cet engrenage de la délinquance". Et de plaider, à l'aune du jeune âge de client, un aménagement de peine. 

Le tribunal suivra l'essentiel des réquisitions, sauf le mandat de dépôt à l'audience: 12 mois de prison, donc six assortis d'un sursis et mise à l'épreuve de deux ans, révocation des cinq mois de sursis précédents, obligation de formation professionnelle et de soins psychologiques, interdiction de séjour à Rodez et Onet durant un an, obligation de résidence chez son père à Montpellier.  

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