Conques-en-Rouergue. Conques : les cloches vont retrouver l’abbatiale par la voie des airs

  • Par la voie des airs, les cloches vont retrouver l’abbatiale aujourd’hui
    Par la voie des airs, les cloches vont retrouver l’abbatiale aujourd’hui
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Philippe Routhe

Trois des quatre cloches de l’abbatiale quittaient Conques en juillet. Les voilà de retour après leur restauration par la société Bodet.

L’heure du retour des cloches au clocher de l’abbatiale de Conques a sonné. Trois d’entre elles, le 18 juillet dernier, avaient laissé sur place leur quatrième compagne, jugée trop lourde pour être enlevée par hélicoptère. Déposées sur un camion, elles avaient arejoint le Maine-et-Loire où l’entreprise Bodet les attendait afin de leur faire subir une nécessaire restauration. Remplacement du battant et colmatage des fêlures pour chacune d’entre elles, électrification en volet et en tintement pour la plus petite : tel a été leur programme de l’été et de l’automne. De quoi redonner une nouvelle jeunesse à ces cloches qui marquent l’histoire du village : l’une d’elles date du XVIe siècle et les trois autres du XIXe siècle.

"La plus ancienne des cloches est intéressante à plus d’un titre, fait ainsi remarquer Pierre Lançon, bibliothécaire archiviste de Conques qui ne s’est pas fait prier pour se replonger dans l’histoire de ces cloches. Sur cette cloche, sans doute réalisée par un fondeur itinérant, on peut y lire plusieurs inscriptions en latin magnifiquement calligraphiée L’une est un hymne à Dieu, et l’autre et le début du “Je vous salue Marie”. Ce qui signifie que c’est la cloche de l’angélus. On aperçoit également une décoration, un abbé. L’entreprise Bodet, après l’avoir expertisée, nous a souligné qu’elle était vraiment de belle facture".

"Ces cloches résument l'histoire de Conques"

Les deux autres cloches parties dans l’entreprise Bodet datent de 1826 pour l’une et 1898 pour l’autre, celle restée au clocher datant de 1843. "Ces cloches résument l’histoire de Conques", sourit Pierre Lançon. Et preuve qu’elles comptent beaucoup pour ses habitants : deux d’entre elles ont été ramenées à Conques au début du mois, afin d’être présentes au pèlerinage de Sainte-Foy, se déroulant traditionnellement le premier dimanche d’octobre.

Ainsi, celle de 1826 est petite et a été fondue par un dénommé Cazes, issu d’une famille de fondeurs installés alors à Villefranche-de-Rouergue. "Au début du XIXe, c’est la Restauration, Conques est pauvre", explique Pierre Lançon. Celle de 1843 a été fondue par la famille Triadou, à Rodez, qui a réalisé la majeure partie des cloches que l’on trouve aujourd’hui en Aveyron. Celle de 1898 est appelée Foy. Sur celle-ci, sont marqués les noms du parrain et de la marraine. à savoir Achille Sabatier et Andréa Cornet. Bien plus volumineuse, cette cloche est parvenue à Conques quelques années après l’arrivée des Prémontrés, en 1873. Sur cette cloche figure d’ailleurs le nom du père Marie-Bernard, à la tête de cette communauté lors de son arrivée.

L’histoire de ces quatre cloches devrait faire l’objet d’un rendez-vous lors d’un prochain cycle de conférences, proposé par le centre européen. D’autant que le sujet des cloches en Aveyron "reste encore peu exploré" pour Pierre Lançon. "Dans la commune, à Saint-Marcel, il y a par exemple une cloche datant de 1598 qui est très intéressante".

En attendant, c’est une nouvelle opération périlleuse qui attend ces cloches pour leur permettre de retrouver leur place, et tinter à nouveau.

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