L’Etat veut avancer main dans la main avec les élus de l'Aveyron

  • Les élus face à la préfète, hier matin, dans l'hémicycle du Département.
    Les élus face à la préfète, hier matin, dans l'hémicycle du Département. Photo JAT - CPA
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Christophe Cathala

Le rapport d’activité des services de l’état a donné l’occasion, hier matin, aux conseillers départementaux réunis en session d’exprimer à la préfète les besoins du territoire, pas toujours assouvis à leurs yeux.

à ceux qui en douteraient encore, rappelons combien en Aveyron le pouvoir régalien est à l’action sur tous les fronts. La préfète Catherine Sarlandie de la Robertie en a même détaillé, dans chaque domaine, les lignes de force devant les conseillers départementaux qui l’invitaient, hier matin en session plénière, à exposer le rapport d’activité des services de l’état. 

« En convergence »

Un exercice imposé chaque année, qui a la vertu de permettre aux élus d’interpeller la représentante de l’état sur les moyens mis en œuvre pour satisfaire les attentes des Aveyronnais.

Ce dont la préfète s’est acquittée en insistant sur le partenariat étroit noué avec les collectivités : « Nous travaillons ensemble, en convergence pour l’intérêt général, au plus près des besoins de la population. Nous partageons ce dessein avec un même dynamisme ».

« J’en reste muet ! »

Un propos en écho à celui du président Jean-François Galliard, se félicitant des bonnes relations entre le conseil départemental et l’état en Aveyron. Même si ce dernier, au niveau central, agace les élus en imposant ses méthodes et en freinant la globalité de ses aides, ce qui n’empêche pas l’institution aveyronnaise de faire figure de bon élève en contenant ses dépenses à une hausse de 1,2 % par an.
« Votre département est très bien géré. Et quand on est bien géré, on est moins aidé ! », confirme la préfète avec humour.  « J’en reste muet ! », lui répondra Jean-François Galliard sur le même ton.

500 M€ investis par l’état

Catherine Sarlandie ne s’en laisse pourtant pas compter en rappelant, qu’au final, ce sont 500 M€ que l’état a investi l’an passé en Aveyron, à travers tous les fonds d’intervention mis en place, en matière d’emploi, d’économie, d’agriculture, de développement durable, de lutte contre les fractures territoriales… Et que 2018 suivra peu ou prou le même mouvement avec comme leitmotiv « l’adaptation et l’accompagnement des territoires au plus près de leurs attentes ».

Des inquiétudes

Pour autant, au jeu des questions-réponses, même mené au pas de charge, l’inquiétude des conseillers départementaux transpire dans de nombreux domaines. Une quinzaine d’élus de tous bords s’en sont fait l’écho dans leurs interventions.

Ainsi la santé, avec la psychiatrie en « vigilance rouge » dans le sud du département qui manque cruellement de praticiens (Jean-Dominique Gonzalez) ou plus largement la désertification médicale et les critères de zonages « absurdes » de l’ARS qui n’accorde aucune priorité au Bassin de Decazeville (élian Cabrolier) et qui ne correspondent pas aux réalités du terrain (Jean-Marie Pialat).

L’accompagnement des personnes fragiles fait également souci, notamment les personnes âgées, « alors que les retraités perdent du pouvoir d’achat » (Sarah Vidal).Mais aussi les mineurs non accompagnés dont le nombre (712 depuis le début de l’année contre… 21 en 2016) pose un problème aussi bien social que financier au Département (Bernard Saules).

L’éducation n’est pas oubliée avec le nécessaire maintien des écoles de proximité (Anne Blanc), malgré une chute régulière des effectifs comme le rappelle la préfète évoquant comme piste de solution la nouvelle convention avec les élus signée en mai dernier.Des élus qui s’estiment un peu trop bafoués, parfois, par l’état central et le manque de dialogue qui en découle avant toute prise de décision (Bertrand Cavalerie, Jean-Pierre Masbou)…

Priorités tous azimuts

A chacun, la préfète a répondu en s’appliquant à redire tout ce qui est fait par l’état dans chaque domaine… Et assurer qu’il en sera de même demain face à l’importance des enjeux. On s’en serait douté.

D’autant que pas un seul domaine, de la sécurité à la culture, en passant par l’économie et la transition énergétique, l’insertion sociale, l’éducation et la santé, ne revêt aux yeux de Catherine Sarlandie une priorité imposant la mobilisation « de l’état avec les collectivités », précise-t-elle. Un « tous ensemble » pour dire que le pouvoir régalien seul ne peut pas tout et que le Département doit plus que jamais rester son partenaire naturel, au nom d’un nécessaire effort partagé.