Championnat d'Europe de parabadminton : une journée dans le clan français

  • Le clan français, « dirigé » par Sandrine Bernard (en médaillon), mise sur son état d’esprit pour briller.
    Le clan français, « dirigé » par Sandrine Bernard (en médaillon), mise sur son état d’esprit pour briller. Photos : A.F., Jean-Louis Bories et DR
  • Une journée dans le clan français
    Une journée dans le clan français
  • Une journée dans le clan français Une journée dans le clan français
    Une journée dans le clan français
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Antoine Froissart

Sandrine Bernard, DTN de l’équipe de France de parabadminton engagée à Rodez pour les championnats d’Europe, fait le point sur sa discipline et le chemin qu’il reste encore à parcourir pour sa reconnaissance.

Malgré ses deux défaites expéditives face au Turc Tuzcu (21-8, 21-8) et au Russe Chiviksin (21-14, 21-13), Florian Cantais n’avait pas perdu le sourire à la fin de sa journée d’hier, dans les gradins. "Je dois retourner au contrôle antidopage, la première fois, c’était trop dilué !"

Une déclaration qui a fait rire le clan français, regroupé au milieu du gymnase Mazel, et montré la bonne ambiance qui règne dans ce groupe de vingt-neuf joueurs, quatre entraîneurs et un kinésithérapeute, qui formaient, ensemble, la grosse partie du public, et un campement, même, puisqu’entre les sacs, les victuailles et les gros manteaux, il fallait slalomer pour accéder à eux. Un clan gardé par Sandrine Bernard, DTN (directrice technique nationale), qui choie chacun de ses poulains.

"Notre force, c’est ce groupe qui vit ensemble. Même s’il y a les sept joueurs qui composent l’équipe de France, les autres se sont bien acclimatés et franchement, notre solidarité est quelque chose que les autres pays remarquent", raconte-t-elle après avoir enfin pris une pause cigarette au milieu des matches des Tricolores, qui s’enchaînent tout le long de la journée.

Stressée ? "Non, fatiguée surtout ! Même si je les suis toute l’année au même endroit (au centre de ressources, d’expertise et de performance sportive de Bourges NDLR), on passe notre temps à voyager", avoue-t-elle, tout en confiant être quelque peu énervée de constater que sa discipline fait figure de parent pauvre du sport adapté.

Des moyens pas toujours présents

Partie intégrante de la fédération française de badminton, la fédération de handisport voit ses licenciés être quelque peu oubliés dans le développement.

"Les joueurs viennent surtout du bad’ valide, c’est un accident de la vie qui les amène à cette pratique, majoritairement, mais on peut reprocher aux responsables de ne pas venir chercher les futurs joueurs dans les centres de rééducation, par exemple…", glisse-t-elle.

Et même si les Français n’ont pas à rougir du niveau de leurs représentants, il faut, comme dans une liste de courses, noter des oublis, notamment chez les "filles de petite taille". La raison ? Encore des lacunes en matière de publicité pour ce sport qui demande vitesse, concentration et habileté. C’est aussi ce qui explique le manque de niveau déploré par Lucas Mazur (lire notre édition d’hier) et la suprématie des Asiatiques dans cette discipline.

"Les Chinois et les Indiens sont forts, surtout au niveau du sport en fauteuil, constate la DTN. Nous, on se tient un peu mieux debout même si l’Indonésie domine les débats."

Un développement en cours

Et ce n’est pas avec des matches complètement déséquilibrés comme en témoignent les scores d’une partie de ceux d’hier que le débat peut avoir lieu. Le parabadminton n’existe véritablement que depuis 2013, année où la FFBAD en a récupéré la charge, et figurera pour la première fois au programme des Jeux paralympiques de Tokyo, dans deux ans. Autant dire que ces championnats d’Europe joués à Rodez ne sont qu’une étape en espérant un avenir encore plus radieux.

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