Les violences subies pendant l'enfance peuvent avoir un impact sur le vieillissement biologique

  • Les enfants ayant vécu des violences peuvent connaître un développement biologique précoce.
    Les enfants ayant vécu des violences peuvent connaître un développement biologique précoce. Highwaystarz-Photography / Istock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - D'après une étude publiée dans le journal "Biological Psychiatry", lorsque l'on subit des violences physiques durant l'enfance, le développement pubertaire peut apparaître plus rapidement, et les symptômes de dépression également. 

Une étude portée par Jennifer Sumner, Natalie Colich, Monica Uddin, Don Amstrong et Katie McLaughlin affirme que les violences subies pendant l'enfance peuvent avoir un impact sur le vieillissement des individus concernés.

L'étude publiée dans le journal "Biological Psychiatry" montre que les abus physiques, émotionnels ou sexuels sont associés à un vieillissement biologique plus rapide. Les individus concernés par ces violences vont connaître un développement pubertaire plus rapide que les individus n'ayant pas été victimes de ces violences.

En parallèle, leur âge épigénétique va évoluer plus vite, l'épigénétique étant une couche d'informations complémentaires des gènes, qui définit comment ces derniers vont être utilisés par une cellule.

"Chacune de nos cellules contient l'ensemble de notre patrimoine génétique : 46 chromosomes hérités de nos parents sur lesquels on compte environ 25 000 gènes. Mais si toutes nos cellules contiennent la même information, elles n'en font visiblement pas toutes le même usage : une cellule de la peau ne ressemble en rien à un neurone, une cellule du foie n'a pas les mêmes fonctions qu'une cellule du cœur", peut-on lire sur le site de l'Inserm.

Les chercheurs ont étudié un échantillon de 247 enfants âgés entre 8 et 16 ans. Les résultats issus de l'étude ont ainsi prouvé que des facteurs de vieillissement pouvaient être décelés biologiquement dès l'âge de 8 ans.

Pour les enfants ayant vécu des violences physiques, les chercheurs ont découvert une augmentation des symptômes liés à la dépression, contribuant à l'apparition de problèmes de santé plus tard dans leur vie.

L'étude s'est également intéressée aux violences "passives" telles que la négligence ou l'insécurité alimentaire. Les chercheurs se sont aperçus que chez les participants et participantes ayant vécu ce type de violences, le développement de la puberté était retardé.

L'étude montre ainsi que selon le type de violences subies, l'épigénétique peut réagir de manière différente. Ces violences ont des effets différents sur le développement des individus étudiés.

Ainsi, le développement précoce ou tardif de la puberté chez certains individus pourraient être un marqueur de violences subies. Les enfants dont la puberté apparaîtrait rapidement pourrait être pris en charge plus tôt dans le cadre d'un soutien psychologique.

Les chercheurs, s'appuyant sur cette étude, réclament un investissement accru de l'Etat pour éduquer les populations, et supprimer les violences dans les foyers.

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