"Victor Hugo, Ennemi d'État", première fiction sur la vie du grand homme

  • Yannick Choirat dans "Victor Hugo, Ennemi d'Etat". Yannick Choirat dans "Victor Hugo, Ennemi d'Etat".
    Yannick Choirat dans "Victor Hugo, Ennemi d'Etat". Courtesy of Denis Manin / Quad Télévision / Point du jour / FTV
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Relaxnews

(AFP) - "Victor Hugo, Ennemi d'État", première fiction jamais consacrée au génie du XIXe siècle français, dont les quatre épisodes seront diffusés sur France 2 les 5 et 6 novembre, se concentre sur les années houleuses 1848-1851.

"Les Misérables" et "Notre-Dame de Paris" sont parmi ses œuvres romanesques qui ont nourri nombre de fictions au cinéma, à la télévision et à la radio, mais personne n'avait tenté de porter sa vie à l'écran.

"Je crois qu'il est trop grand, c'est compliqué... par quel bout le prendre ? Il a eu une vie incroyablement remplie jusqu'à ses funérailles !", explique Iris Bucher, coproductrice (Quad TV), à l'origine de cette création réalisée par Jean-Marc Moutou.

Cette Allemande rêvait depuis dix ans de consacrer une oeuvre à Victor Hugo, qui lui a fait aimer et apprendre la langue française à l'adolescence.

Elle a eu envie de raconter l'histoire de l'écrivain et de l'homme politique en découvrant sa correspondance avec son amante Juliette Drouet. A sa lecture, elle a saisi l'importance de la révolution de 1848 dans son existence, il avait 46 ans. Là, "tous est mis à mal, à la fois ses convictions politiques et ses convictions amoureuses", dit-elle.

- "De la droite à la gauche" -

"En partant de l'intime, la partie romanesque (de sa vie), cela m'a amenée à la partie politique qui était si prégnante à ce moment-là", poursuit-elle.

L'écrivain engagé deviendra héraut de la République, grand défenseur des libertés individuelles et des idées les plus progressistes.

Ce fut "un vrai plaisir de travailler sur un personnage qui passe de la droite à la gauche", souligne le coproducteur Luc Martin-Gousset (Point du jour). "Ce n'est pas si fréquent !"

Il a fallu "d'abord bien étaler l'histoire vraie, pour pouvoir s'en écarter", ajoute ce producteur de documentaires. "Il faut être au clair avec les événements" pour faire de la fiction.

Le comédien Yannick Choirat, qui incarne le grand homme, a été époustouflé par la résonance contemporaine de ses textes politiques : "tout (son) travail" a été de mettre l'emphase "sur des questions actuelles", a-t-il confié. Comme dans le discours d'Hugo contre le vote de la loi Falloux sur l'instruction publique, trop cléricale à son goût, à l'Assemblée nationale en 1850.

- "Martyr de la laïcité" -

Une phrase du discours en particulier a marqué l'esprit du comédien : "+Je serai un martyr de la laïcité+, c'est tellement fort de dire cela aujourd'hui", continue l'acteur.

"C'est un poète qui arrive à l'Assemblée (...) c'est à l'Assemblée qu'il va faire du théâtre, se met lui-même en scène, il est sur scène", estime-t-il. Hugo "va écrire des discours comme il écrit des pièces de théâtre, jusqu'aux répliques de ses adversaires qu'il anticipe", note-t-il. "Il connaît ses personnages".

A ses côtés, Isabelle Carré, qui incarne Juliette Drouet, a commencé à travailler son rôle alors qu'elle venait de terminer son roman "Les Rêveurs" (Ed. Grasset). Elle a trouvé "son parcours terriblement romanesque".

"C'était émouvant de pouvoir jouer une femme qui, elle, n'avait pas pu aller au bout de son désir d'écrire, étant obligée de passer à travers la plume d'un homme", déclare-t-elle à l'AFP.

Pourtant, "on sent bien qu'elle n'est pas sous l'influence entière et complète de Victor Hugo", fait-elle valoir, "elle-même a influencé Victor Hugo".

"Elle était bien plus que sa maîtresse c'est vraiment sa concubine, sa muse", insiste le producteur, "elle vient de la misère, il a fait d'une misérable sa muse qui l'a tenu et lui-même ne la lâche pas".

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