Il poignarde un "copain" à 27 reprises : cinq ans de prison pour un Ruthénois

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Centre Presse Aveyron

Au mois d'août dernier, un Ruthénois a "pété les plombs" et fait subir un calvaire à ses "copains", à Saint-Christophe.

Lundi, on en était presque à se demander dans quelle salle d'audience du tribunal de Rodez se déroulait la session d'assises. Car dans la petite salle réservée habituellement aux affaires prudhomales, la salle d'audience correctionnelle étant occupée par les assises, justement, c'est une affaire tout aussi sordide qui était devant les juges. A ceci près que cela se déroulait dans le cadre d'une comparution immédiate. Il y avait pourtant bon nombre d'ingrédients qui habituellement garnissent les dossiers de cour d'assises.

Dans cette affaire, le prévenu est un garçon âgé de 28 ans. De Rodez. Il se sait recherché par la police après une révocation de sursis dans une autre affaire, et vit un peu comme un fugitif. Depuis le mois de mars, il a replongé complètement dans l'alcool et les drogues dures.

Une fuite en avant qui un soir du mois d'août va se solder par un moment de folie. Tout est allé crescendo dans cette histoire. Avec deux copains, il boit et "sniffe". Puis, le trio décide d'aller à Limoges refaire le plein de cocaïne. Trois heures de route. Pas plus tôt livré, et après avoir repris à boire et un peu de coke, les trois hommes reviennent vers Rodez.

Premiers coups de couteau en voiture

Sur le trajet, le prévenu, qui est sur le siège du passager, veut se refaire un rail de coke. Mais ne trouve plus la came, perdue dans la voiture. Il prend alors un couteau laguiole et commence à donner des coups de couteau... à celui qui conduit ! Il frappe aussi celui qui est assis derrière, tétanisé par la tournure des événements. Il intime l'ordre au conducteur, qui habite à Saint-Christophe, d'aller chez lui.

Là, durant près de quatre heures, le prévenu va multiplier les coups de couteau sur celui qu'il a déjà commencé à blesser. Et frapper l'autre qui ira se réfugier sous un escalier, après avoir à plusieurs reprises essuyé le sang qui commençait à salir toutes les pièces de la maison. C'est un coup de couteau perforant le poumon de sa victime, et peut-être aussi les premières dissipations des effets de l'alcool et de la drogue, qui vont mettre fin au cauchemar. Le bourreau, se rendant compte de la situation, va appeler une amie, lui demandant d'amener sa victime aux urgences de l'hôpital de Rodez.

Aux urgentistes, la victime, dont un des vingt-sept coups de couteau est passé à quelques millimètres de l'artère fémorale, dira qu'il a été agressé chez lui par des inconnus. Les policiers sont alertés par l'hôpital. L'enquête est confiée aux gendarmes de Marcillac qui vont rapidement se rendre compte que la victime connaissait son agresseur. Une dizaine de jours plus tard, et après avoir été rendre visite au prévenu sur son lit d'hôpital, "pour s'excuser", le prévenu sera arrêté, alors qu'il filait à nouveau vers Limoges pour s'approvisionner.

"Je suis choqué de ce que je suis capable de commettre"

Appelé à comparaître à la fin du mois d'août, il a préféré disposer d'un délai pour préparer sa défense compte tenu de la gravité des faits.

C'est ainsi que ce lundi, il s'est retrouvé devant les juges. " On aimerait bien comprendre ce qu'il s'est passé" lui lance le président Lainé. " Mais moi-même je ne comprends pas. Je ne me comprends pas " répond le prévenu, qui en guise de préambule, avait, les mains tremblantes, lu une lettre dans laquelle il résumait sa vie, et soulignait les regrets qu'il avait d'avoir commis "cet acte irréfléchi". "Je suis choqué de ce que je suis capable de commettre, je veux payer ma peine".

Face aux juges il ne renie pas son manque de courage, ne sait plus comment dire qu'il ne se reconnaît pas dans cet acte commis "sur des amis". Reconnaît un problème psychologique consécutif à la prise de ces drogues. A son crédit, son casier judiciaire, malgré ses dix condamnations, ne laisse pas apparaître de comportements violents.

Dans la salle, les victimes sont toutefois absentes. L'une ne s'est même pas porté partie civile. L'autre est représenté par son avocate Me Fraudet. "Mon client n'est pas venu, car il a peur" explique-t-elle. Soulignant les conséquences matérielles, avec l'état de la maison, physiques et morales, elle obtiendra un renvoi sur les intérêts civils, et une expertise plus approfondie de l'état de santé de son client.

Six ans requis par le procureur

Ce qu'il s'est passé ce soir d'août à Saint-Christophe, "C'est l'assouvissement des passions tristes" pour le procureur Coulomb. Expliquant requérir "avec humanité mais sans faiblesses", il réclame six ans de prison ferme.

Pour l'avocat de la défense, Me Galandrin, "c'est le procès de la honte". "Mon client a honte. Il est le vilain petit canard de la famille. Il était dans une véritable fuite en avant. Je pense qu'une part de lui-même attendait de se faire arrêter".

Après avoir demandé aux juges de ne pas oublier qu'ils n'étaient pas dans une session d'assises, l'avocat a plaidé pour une peine qui laisse "de l'espoir". Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le prévenu à cinq ans de prison ferme, et un an avec sursis.

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