Tortures à Ayssènes : 8 à 10 ans de prison requis contre l’accusée

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    Illustration JAT/CPA PIXROD
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Ph.H.

Dans son réquisitoire, l’avocat général, Bernard Salvador qualifie la relation mère-fille de « perversion fusionnelle ». La mère, Claudine, décédée au mois d’août lors de son incarcération ; Sabrina, sa fille, qui garde la tête basse, prostrée dans le box des accusés tout au long de l’audience ce mercredi. Lors d’une journée consacrée à la plaidoirie de la partie civile et aux réquisitions de l’avocat général, Laurent, la victime s’est exprimée à la barre de la cour d’assises, lors de ce troisième jour de procès devant la cour d’assises.

« J’ai vécu un carnage », glissera devant les jurés, toujours très marqués par le supplice enduré entre le 25 et 26 janvier 2016 dans un gîte d’Ayssènes. Son avocat, Me Alexandra Gosset, le clame : « Il s’est vu mourir ce soir-là. » Et d’affirmer, « les déclarations de Sabrina ont été confuses, elle a menti à plusieurs reprises, ses explications ne sont pas claires ». Des observations reprises par l’avocat général, Bernard Salvador : « Nous n’aurons pas eu toutes les réponses souhaitées lors de ce procès. »

Pourtant, la personnalité des protagonistes explique en partie les faits, toujours selon l’avocat général. Mais comment, l’accusée, Sabrina « ce petit bout de femme a-t-elle pu commettre de telles atrocités ?, s’interroge Bernard Salvador, alors que son casier judiciaire est vierge. »

Pulsions sadiques

Pour le magistrat, il est évident que Sabrina a rendu responsable Laurent du placement de ses enfants. « Elle a reporté sa rage sur lui, rajoute-t-il. Sa furie, elle l’a déchaînée contre lui. Elle a obéi à des pulsions sadiques. » A-t-elle agi sous l’influence de sa mère ? « En partie, croit savoir Bernard Salvador. Mais c’est elle qui prend l’initiative de lui faire ingurgiter des médicaments. C’est elle aussi qui va chercher le shampoing pour lui faire avaler. »

Pourtant, « je ne pense pas qu’elles aient voulu le faire mourir. Mais c’est sûr, elles n’ont pas voulu lui faire du bien… », glisse-t-il.

Malgré l’atrocité des faits, « une individualisation de la peine est nécessaire ». Car, Sabrina risque jusqu’à 20 ans de prison pour des faits de torture ou d’actes de barbarie. « Elle a eu une vie chargée de douleurs, de souffrance psychologique. Mais elle est dangereuse. Elle est dangereuse dans son malheur », lâche l’avocat général avant de requérir une peine de huit à dix ans de prison ferme, assortie d’une injonction de soins, « ce qui me semble indispensable ». Aujourd’hui, les avocats de la défense plaident pour leur cliente, Sabrina. La parole lui sera donnée en dernier.

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