Beaujolais Nouveau : 4 clichés sur le vin qu'il ne faut pas écouter

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    Beaujolais Nouveau : 4 clichés sur le vin qu'il ne faut pas écouter Paranamir / Shutterstock
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Relaxnews

(Relaxnews) - Goût de banane, nectar de piètre qualité... Le Beaujolais Nouveau, qui sort ce jeudi 15 novembre, est sans doute le meilleur représentant de ces clichés qui empêchent de déguster un vin en toute objectivité. A l'approche de ce rendez-vous populaire et des prochaines fêtes de fin d'année, voici les arguments à avancer pour combattre quatre idées reçues et convoquer un moment de pur hédonisme. 

Le Beaujolais Nouveau est un vin de piètre qualité

Si le Beaujolais Nouveau est un nectar facile à boire et dont la bouche fait éclater le fruit, le vin primeur recoupe une variété de palettes aromatiques, dessinées par chaque vigneron et par les terroirs divers du vignoble à gamay. Le Beaujolais Nouveau n'est plus cette boisson uniforme que l'on faisait couler à flots sans prêter attention à son goût dans les années 80 et 90. L'appellation a effectué une véritable montée en gamme ces dernières années, grâce au travail des producteurs qui décident de proposer leur propre vision du Beaujolais, en choisissant par exemple d'effectuer une macération plus ou moins longue (de maximum sept jours). Preuve de ce succès contemporain, InterBeaujolais qui assure la promotion des vins de ce vignoble situé au nord de Lyon, a effectué son grand retour au salon mondial Vinexpo en 2017 après dix ans d'absence. Si le Beaujolais Nouveau reste un outil de communication, il n'en existe pourtant pas qu'un seul. Le vin primeur est pratiqué pour deux appellations du vignoble, à savoir le Beaujolais et le Beaujolais Villages. 

Le vin rouge est indissociable du fromage

Le vin rouge ne serait donc pas le meilleur accord qui soit avec le fromage ? Le service du camembert avec un verre de rouge remonte en fait à une vieille époque lorsque le vin trônait sur la table du matin jusqu'au soir. Sa qualité n'avait rien de comparable avec celui d'aujourd'hui. On osait même le couper à l'eau. Le fromage, quant à lui, permettait d'en cacher... le goût. Une autre hypothèse avance que le fromage étant servi après le plat de viande, sur lequel on sert généralement un vin rouge, il est plus aisé de poursuivre avec la même étiquette. Si le vin rouge et le fromage ne fonctionnent ensemble que très rarement, des explications concrètes s'imposent. La structure de la boisson et ses tanins en se confrontant à l'acide lactique du fromage ou à sa croûte amère produisent une saveur métallique désagréable si on l'avale avec un morceau de brie par exemple. Le vin rouge peut fonctionner lorsqu'il s'agit d'un jeune millésime et fruité. Pour les plus anciens, les tanins qui ont été affinés par le temps seront détruits par le caractère trop affirmé d'un coulommiers. 

Le sauternes constitue le seul accord qui fonctionne avec le foie gras

En terrine mi-cuit ou poêlé... Celui que l'on étiquette comme "le plus grand vin du monde" accompagne traditionnellement le foie gras. Une paire qui fait bien l'affaire, surtout pour jouer la carte régionale. Si le match fonctionne, il ne constitue pas l'unique choix. Car généralement le foie gras est servi en début de repas, que ce soit à l'apéritif ou en entrée. En l'associant au sauternes, dont la bouche est sucrée, on vient empâter d'emblée les papilles, qui auront ainsi moins de latitude pour percevoir les subtilités des vins suivants. Les sommeliers conseillent plus volontiers des étiquettes qui jouent davantage sur l'équilibre entre sucre et acidité, avec des vendanges tardives alsaciennes ou un vouvray moelleux. On peut même oser déboucher un champagne. 

Le rosé n'est pas un grand vin

Au diable les conventions : osez déclarer votre flamme à la couleur rosé. Si nos voisins européens n'ont aucun état d'âme en mélangeant du vin rouge à du vin blanc pour réaliser leur rosé local, la production nationale relève bien d'une procédure tout autre. Les vignerons français ont l'interdiction formelle de procéder ainsi. Si son talon d'Achille réside dans sa faible garde pour l'immense majorité des étiquettes ou dans la profusion de producteurs qui affublent leur flacon d'une étiquette pimpante pour attirer le chaland, le rosé est bien le fruit d'un processus de fabrication qui impose un maximum de vigilance au niveau de la température des cuves, notamment pour ceux issus d'une macération. Le rosé est un vin qui ne fermente que quelques heures. Tout se joue ainsi sur un court laps de temps. Un défi donc. Un vigneron doit ainsi redoubler d'attention et prendre les bonnes décisions pour sortir un vin à la signature aromatique remarquée. Un vin technique qui mérite autant d'attention qu'un blanc ou un rouge.  

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