Rodez. 17 ans de prison pour le violeur de Saint-Affrique

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    17 ans de prison pour le violeur de Saint-Affrique Photo José A. Torres
Publié le
Philippe Henry

Hier, en fin d’après-midi, les jurés de la cour d’assises de l’Aveyron ont rendu leur verdict dans le procès de José Rodriguez, accusé d’avoir violé une fille, âgée de 14 ans au moment des faits, et son ex-compagne durant plusieurs années.

À l’énoncé du verdict, José Rodriguez ne bronche pas. Après avoir délibéré, hier en fin d’après-midi, les jurés de la cour d’assises de l’Aveyron l’ont condamné à 17 ans de réclusion criminelle.

Plus tôt dans la matinée, l’avocate générale, Fanny Moles avait requis 15 ans de prison. Une peine plus sévère donc que les réquisitions du parquet. Malgré les "zones d’ombre" et les doutes soulevés par Me Wilfrid Jimenez, l’avocat de José Rodriguez, les jurés ont su se forger une intime conviction. Il encourait jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle.

José Rodriguez était accusé d’avoir violé une fille âgée de 14 ans au moment des faits et son ex-compagne avec laquelle il a eu ses trois dernières filles. La période des faits s’étend de 2013 à 2015, à Sète et à Saint-Affrique. Le viol de la jeune fille a eu lieu le soir du 14 octobre 2015, à Saint-Affrique.

"L’aveu était la reine des preuves"

Tout au long de sa plaidoirie, le représentant de la défense a insisté sur les "incohérences" dans les déclarations des victimes, sur les "témoignages lointains" – "certains ne sont même pas venus à la barre du tribunal pour témoigner, ils se sont perdus dans la nature", a-t-il martelé – mais Me Jimenez a surtout répété "l’absence d’éléments matériels" dans cette affaire.

L’avocat a longuement évoqué l’absence de traces sur la jeune victime, après le viol. "Le médecin légiste n’a rien constaté", reprend-il.

Il a également fait apparaître "qu’il n’existait aucune description de la scène de crime", une cave dans une cité de Saint-Affrique. "Par ailleurs, la police scientifique n’a retrouvé aucune preuve dans ce lieu, rajoute Me Jimenez. Autrefois, on disait que l’aveu était la reine des preuves. Mais aujourd’hui, ce sont les traces relevées par la police scientifique."

À la toute fin de sa plaidoirie, Me Wilfrid Jimenez désigne une table au milieu de la salle d’audience : "D’habitude, lors des procès d’assises, cette table est pleine de pièces à conviction. Aujourd’hui, cette table est vide de tous éléments." Et l’avocat de réclamer l’acquittement pour son client.

"En droit français, le doute doit profiter à l’accusé", finit-il par lâcher.

"Sa culpabilité est difficilement contestable"

Dans la matinée, l’avocate générale, Fanny Moles, est revenue en détail sur les faits des deux accusations portées à l’encontre de José Rodriguez. Avant de définir le viol comme une "réduction de l’autre personne à un objet". Elle a ensuite indiqué que "la culpabilité de M. Rodriguez était difficilement contestable".

Malgré tout, interrogé, une ultime fois par la présidente de la cour, Sylvie Chamayou-Dupuy, José Rodriguez se contente de dire : "Je ne vais pas m’accuser de quelque chose que je n’ai pas fait…"

Tout au long de l’audience, il a nié en bloc ces accusations de viols. D’ailleurs, à l’issue du procès, son avocat a annoncé qu’il ferait vraisemblablement appel de ce jugement.

Assise dans la salle d’audience, aux côtés de ses proches, la jeune fille victime du viol accueille le verdict des jurés avec soulagement.

Son avocate, Me Emmanuelle Carretero, ne la quitte pas des yeux. "Elle a eu un courage énorme de venir témoigner et surtout de demander que ce procès ne soit pas en huis clos. Même si tout n’a pas été facile, glisse son conseil, à l’issue du procès, dans la salle des pas perdus. Elle tenait à ce que cette audience soit publique. C’était une manière pour elle de se laver de la souillure dont elle a été victime et d’encourager d’autres victimes à prendre la parole."

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