Rodez. La Logia mêle avec goût décoration et mets épicés

Il aurait pu appeler son restaurant le "Loup Blanc" tant François Couret est (re) connu à Rodez. Mais sa gentillesse ne coïncide pas avec le canidé. Et ce ne sont pas les éleveurs de l’Aubrac et du Larzac qui affirmeront le contraire. Bref, François Couret a eu la bonne idée de nommer sa table la Loge devenue rapidement la Logia, correspondant bien à l’état d’esprit d’un lieu à la fois chic et discret.

Pour la première fois de sa longue et belle carrière débutée à Millau, il a fait appel à sa femme, Christine, pour la décoration. Profitant du beau volume avec des hauts plafonds notamment, le restaurant est accueillant, chaud et spacieux. La Logia a ainsi réussi à faire oublier la précédente institution qui se trouvait dans ses murs, à savoir la fameuse cafétéria Foch.

Et dans l’assiette, là aussi, la réussite est au rendez-vous. Les plats sont élégants sans paraître ostentatoire. Surtout, de l’entrée au dessert, ils sont gourmands. On y trouve une carte resserrée avec des salades, poissons et viandes dont un plat du jour mettant en avant le goût du chef Jean-Noël Lepileur pour les épices distillées avec finesse.

Chef de Nouvelle-Calédonie

Il faut dire que ce dernier a effectué sa formation dans une école hôtelière en Nouvelle-Calédonie. "Depuis longtemps, je travaille avec lui. Il sait mélanger les genres, classique et moderne, capable de proposer une épaule d’agneau cuite pendant sept heures ou un wok pour les jeunes générations". Un chef à l’image du patron où se mêlent une convivialité naturelle, rapidement contagieuse, - le comptoir au cœur du restaurant y participe - et une qualité soignée. "J’aime les gens", résume François Couret pour expliquer cette nécessité de ne pas tricher. D’être vrai.

Que cela fut du temps du Victor avenue Victor-Hugo, ou de la Bibliothèque à Bourran, où à l’époque nombreux lui avait promis l’échec dans le nouveau quartier, François Couret sait changer quand cela s’en fait sentir pour garder l’envie et ne pas perdre le sens de la vie. Celui du partage de l’instant présent. "J’ai été conçu pour ce métier. C’est une vocation".

Changer de lieu, changer d’affaire pour en fait garder le même but, celui du plaisir. Il a même déjà sa petite idée du prochain restaurant – sans doute avec une cheminée – et du lieu. Non loin de Combarel. Là où des projets fleurissent. Là où se trouvent ces gens qui le font vivre et aimer. Mais en attendant, François Couret n’est pas rassasié de la Logia. Et c’est tant mieux pour les nombreux clients, fidèles et son équipe sur lequel rejaillit son art naturel de vivre. Cela se voit, s’entend et se ressent par son écoute, son regard complice et son (plus ou moins bon) mot pour le dire ! "Il faut se remettre en question", conclut-il pour signifier cette interrogation comme étant à l’origine de cette réussite.

Si sa modestie l’empêche de le dire, son audace en est l’explication. Et les nombreuses bouteilles de vin qui ornent son établissement – un mur entier est en préparation – symbolisent parfaitement son sens du partage sans modération !