Villefranche-de-Rouergue. Une brigade pour rendre la bastide plus propre

  • Gilles Foursac et Patrice Rousseau sont sur le terrain tous les matins.
    Gilles Foursac et Patrice Rousseau sont sur le terrain tous les matins.
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Centre Presse Aveyron

Depuis début octobre, la brigade de lutte contre les incivilités environnementales est à pied d’œuvre chaque matin dans la bastide. Entre collecte de déchets et sensibilisation.

Poubelles éventrées, canettes jetées sur le pavé, excréments de chiens, saletés à la pelle… Parce que trop c’était trop en matière de manquement au respect du vivre ensemble, la municipalité a pris le taureau par les cornes en créant une "brigade" pour lutter contre les incivilités environnementales. Son champ d’action se situe en priorité dans la bastide. "Par la suite, on verra si on l’étend aux quartiers périphériques", a précisé le maire Serge Roques.

Pour l’instant, ils sont deux, Patrice Rousseau, détaché le matin de la police municipale sur ce service, et Gilles Foursac, qui sillonne depuis pas mal temps les ruelles et a été à l’origine du projet. Leurs priorités : lutter contre toutes ces incivilités polluant le quotidien des habitants. Que ce soit au niveau des sacs-poubelles déposés illégalement sur la voie publique, les déchets encombrants et, bien sûr, les multiples déjections canines. Une mission préventive de sensibilisation qui, au terme du premier mois de fonctionnement, semble porter ses fruits. Ainsi, le volume de sacs-poubelles trouvés a été divisé par trois.

Règles de bonne conduite

"C’est bien perçu par les gens, opine Gilles Foursac, on nous dit : nous avons vu des sacs à tel endroit et les gens adhèrent car ils veulent voir leurs rues propres." Un relationnel important, d’autant que le duo n’a pas vocation à verbaliser. Si dans les sacs-poubelles, qu’ils dépèceront ailleurs au calme, ils trouvent des éléments permettant de confondre celles et ceux qui les ont déposés de manière illicite, ils vont à leur rencontre. "Nous voulons expliquer", poursuit Patrice Rousseau. "Serge Roques parle, lui, d’une conciergerie à l’échelle de la bastide…" Au-delà de la propreté, le lien social apporté par les agents n’est pas anodin. " De plus en plus d’habitants du centre-ville ne conduisent pas, note Gilles Foursac, aussi nous aidons certaines personnes à porter leurs courses…" Tous les matins, avec radio et téléphone (pour les joindre appeler le 06 16 99 88 27 ou la police municipale au 05 65 65 16 46), de 6 heures à 13 heures, les deux agents sont sur le terrain avec le petit camion électrique pouvant se faufiler dans les ruelles. " Aujourd’hui, défendent-ils de concert, nous sommes dans la prévention, et ça se passe bien, mais si ce n’est pas le cas, on passera par de la répression et on sera moins tendres, mais nous espérons bien ne pas avoir à en arriver là…"

Reste à réguler les mauvaises habitudes pour tenter de les éradiquer…

 

Déchets : des chiffres qui s’emballent

Le total des déchets ramassés par la petite balayeuse, exclusivement affectée à la bastide, s’élève à 250 m3 par an. Il s’agit des déchets trouvés sur la voie publique : papiers gras, cannettes, bouteilles plastiques, petits emballages, mégots, déjections canines… mais aussi des petits gravats, salissures, sans oublier les feuilles…
Près de 200 kg de déchets sont récoltés dans les poubelles placées en bastide chaque jour du lundi au samedi, ce qui fait environ 10 tonnes par an. « Si le premier chiffre est le reflet des incivilités, le second montre au contraire un certain sens citoyen des personnes qui jettent leurs déchets à la poubelle. L’intérêt serait en fait qu’il y ait un transfert du premier chiffre vers le second », exprime-t-on à l’hôtel de ville.
Mais il ne faut pas non plus perdre de vue que l’article R 632.1 du Code pénal rappelle que des contraventions sont prévues pour dépôt ou abandon d’objets dans un lieu public ou privé, sauf pour les emplacements prévus à cet effet. En cas d’infraction, le contrevenant risque une amende de 68 €, pouvant aller jusqu’à 1 500 € pour les encombrants amenés par un véhicule et laissés sur la voie publique au lieu d’être apportés à la déchetterie. Les déjections canines sont aussi concernées par ce type de verbalisation, d’autant que des distributeurs de sacs sont à disposition rue Belle-Isle, promenades du Guiraudet et du Languedoc, quai du Temple et traverse des ruelles, mais aussi en mairie. Élus, responsables de services et agents municipaux sont sur le pont pour faire appliquer les règles de vie en commun.

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