Villefranche-de-Rouergue. Preuves d’amour entre comédiens et marionnettes

Comment reconnaître l’amour, le vrai ? N’y a-t-il pas souvent du faux quand on tente de le prouver ? Et au final, l’amour a-t-il besoin de preuves ? Ce sont les questions que se posent les deux auteurs argentins, Roberto Alt et Esther Cross, dans deux courtes pièces : "Preuve d’amour" (au singulier), écrite en 1930 par le premier, et "L’Amour de Victoria", en 1994, par la seconde. Elles sont ici réunies par le metteur en scène Jean Sclavis sous un seul titre.

Ce spectacle de théâtre contemporain, programmé par les Espaces culturels-ATP, sera présenté ce samedi, 24 novembre, à 20 h 45, au théâtre municipal, par la compagnie d’Émilie Valentin. Il est parfois amusant, parfois émouvant, avec deux très beaux textes, mis en scène de façon remarquable.

La grande originalité de ce spectacle, outre le propos éternel, est l’utilisation de marionnettes à taille humaine, ce qui permet, selon la compagnie, d’accentuer le désir de manipulation qui, bien souvent, anime les êtres humains, même ceux qui s’aiment. Ainsi, les deux comédiens en chair et en os vont "vivre" avec des copies d’êtres humains qu’ils manipulent et, ici, le mot prend tout son sens !

Dans "L’Amour de Victoria", le mari est horrifié à l’idée de la mort et sa femme fait tout pour le rassurer mais… Dans la seconde, Guinter, artiste fortuné, crée une réplique de sa fiancée… qui va surgir, bien réelle ! Qui est le plus humain ? On peut se poser la question : le vrai comédien ou la marionnette ? Le bandonéon dont joue l’un des comédiens, Francisco Cabello, partenaire de Claire Harrisson- Bullet, crée l’atmosphère très argentine de ce spectacle.