Rodez. Aveyron : les gilets jaunes veulent parler d’une seule voix

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  • Les « Ruthénois » ne baissent pas les bras. Et, en dehors de tous partis ou syndicats, appellent au rassemblement.
    Les « Ruthénois » ne baissent pas les bras. Et, en dehors de tous partis ou syndicats, appellent au rassemblement. CPA
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Pascal Laversenne

Une marche jaune est prévue à Rodez samedi par un mouvement en quête de coordination.

C’est une délégation "pacifiste", composée d’une dizaine de membres, qui s’est invitée à la rédaction de notre titre, ce lundi après-midi à Rodez.

"Invités à quitter", selon leurs dires, des giratoires où ils avaient pris leurs quartiers depuis maintenant une dizaine de jours, notamment ceux de Saint-Félix à Rodez et des Molinières à Calmont. Clairement, les autorités ont haussé le ton et quelques-uns d’entre eux ont récolté au passage des procès-verbaux "pour vitesse anormalement faible sur la voie publique". L’opération escargot du matin avait fait long feu et leurs instigateurs se voyaient délester de 22 euros.

Mais il en faut visiblement plus pour décourager ces gilets jaunes, qui ont arpenté la ville tout au long de la journée, en jouant au chat et à la souris avec les forces de l’ordre. Des jeunes, des retraités, des actifs : "On essaie de se fédérer !", explique l’un d’entre eux, Denis Mathieu, propulsé porte-parole par son petit groupe.

Comme au niveau national, ils ont conscience que leur éparpillement dans le département a touché ses limites. Et les visions différentes des actions à mener, avec : "Certains veulent bloquer les commerces pour empêcher à la TVA de rentrer, d’autres veulent bloquer les axes routiers", prend pour exemple l’un d’entre eux. Pourtant, ils l’assurent, tous les barrages aveyronnais sont interconnectés.

Marche jaune à Rodez

Mais tous ceux qui se revendiquent "gilets jaunes" ne sont pas aussi consensuels, en témoignent les messages d’insultes que nous recevons régulièrement à Centre Presse, quand d’autres médias, notamment en Occitanie ce week-end, ont subi les foudres d’individus exaltés, au point de discréditer le mouvement et ses revendications de départ. Sans parler des événements parisiens : "Ce n’était pas que des gilets jaunes…"

"Nous, nous voulons juste nous faire entendre", s’excuse presque Denis Mathieu. Ainsi en Aveyron, les choses se passeraient plus calmement au point que la majorité des automobilistes leur apporterait régulièrement un soutien sur le fond.

Même lorsqu’ils sont bloqués ? "Mais nous filtrons simplement !", rectifie Denis Mathieu qui, s’il consent quelques agacements, estime que les longues files d’attente naissent des discussions avec les automobilistes sur les giratoires. Pas sûr que tous les usagers, ou les commerçants, aient la même vision…

Mais désormais dans le département, voilà les gilets jaunes en quête d’une plus grande coordination. Au-delà, d’une représentation.

Pour y parvenir, ils ont édité de nombreux tracts qu’ils entendent distribuer sur les giratoires, afin de préciser leurs revendications certes ("la transition écologique oui, mais que chacun participe en fonction de ses moyens"), mais aussi et surtout de rassembler le plus de monde possible à Rodez, samedi 1er décembre, pour une grande marche jaune qu’ils appellent de leurs vœux. Elle s’élancera à 10 heures de Bourran pour rejoindre la préfecture.

À l’issue, l’entité aveyronnaise des gilets jaunes espère trouver quelques volontaires pour incarner un mouvement qui, s’il brille par son abnégation, tarde à trouver un second souffle.

Il restera à cette représentation d’asseoir sa légitimité aux quatre coins du département.

Toujours sur le terrain

Le mouvement s’est poursuivi hier où des barrages filtrants ont été mis en place en divers points du département. On notera quelques frictions toutefois entre gilets jaunes sur le mode à suivre, certains voulant passer au mode plus dur du blocage.Tôt, hier matin, à L’Estréniol à Sébazac, des gendarmes ont dégagé les « installations » mises en place depuis une dizaine de jours. De leur côté, les pompiers sont intervenus en début de matinée pour circonscrire trois incendies, des palettes et des pneus, sans qu’aucun lien n’ait pu formellement être fait avec le mouvement, à Valady, Calmont et Sébazac. Par ailleurs, une délégation d’une vingtaine de gilets jaunes s’est rendue à la mairie de Decazeville, à 14 heures. Six d’entre eux ont été reçus par le premier adjoint Alain Alonso qui a toutefois rappelé que les réponses ne pouvaient être apportées que par l’État.
 

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