Rodez. Pauline Ferrières, une jeune Ruthénoise qui a grandi avec la philosophie chinoise
Après avoir appris le mandarin au lycée Foch à Rodez, elle vient de passer un an à Pékin dans le cadre d’une année de césure de son master à l’école de commerce de Nantes. Chargée de promotion d’artiste, elle a rencontré la calligraphe Ma Defan et le musicien Zhang Xing. Elle est revenue avec eux cette semaine en Aveyron. Pour une performance au Conservatoire, puis diverses visites (Conques, musée Soulages, Aubrac…).
Passionnée par l’étude des langues, elle a fait comme beaucoup de lycéens en choisissant l’anglais et/ou l’espagnol. Et, alors que certains ont complété parfois avec l’allemand, Pauline Ferrières a opté pour le chinois. Pardon, le mandarin. En classe de seconde au lycée Foch à Rodez, elle a fait la connaissance d’Agnès Beschard et cette enseignante a été "LE déclic". "J’ai toujours aimé l’originalité et puis, il faut bien avouer que cette prof a fini de me convaincre, se souvient-elle encore aujourd’hui. J’ai adoré cette langue poétique où chaque caractère a une histoire. Sans oublier les sinogrammes qui m’ont captivée". La Chine est donc entrée dans la vie de cette jeune femme née en 1996 dans le chef-lieu aveyronnais et… elle n’en est jamais sortie. Pauline Ferrières et l’Empire du Milieu sont ainsi inséparables !
Tant et si bien que, le bac ES en poche et après deux ans à Ozenne Toulouse en prépa économie, elle a rejoint Nantes et l’école de commerce Audencia. Et là, dans le cadre de son année de césure pour son master en management culturel, elle a pris un billet d’avion pour… la Chine bien sûr. Elle y avait certes fait un séjour touristique de deux semaines en 2014 avec sa maman Caroline mais quand elle est arrivée en janvier 2018 à Pékin, elle a eu "le sentiment d’y avoir toujours vécu". "C’était quelque chose de très naturel, confirme-t-elle. Mon entourage m’a dit que j’avais dû être chinoise dans une première vie !". Grâce à Christophe Palous, en charge de l’international à la chambre de commerce et d’industrie de l’Aveyron, Pauline Ferrières a pu pousser les portes du théâtre La plantation. Elle y a rencontré, notamment, le directeur du centre culturel Zhang Xing. Designer et musicien (joueur hors pair de guqin, instrument inscrit par l’Unesco au Patrimoine mondial de l’Humanité depuis 2008), il est, selon les propres termes de la jeune Ruthénoise, "un lettré des temps modernes". Il est devenu son "maître à penser" et lui a appris la calligraghie, l’art floral et celui de la céramique, la philosophie du thé. "Il pousse la zénitude à son paroxysme, sourit-elle. Alors que j’étais plutôt impatiente de nature, avec lui, j’ai développé la patience, le calme. Je suis en équilibre entre force tranquille et temps au ralenti".
En immersion totale depuis un an, elle maîtrise parfaitement la langue à l’oral et à l’écrit. "C’est le jour et la nuit par rapport à quand je suis arrivée, admet la chargée de promotion d’artiste. J’avais pratiqué pendant six ans dans un contexte scolaire et là, c’est un langage plus spécifique pour travailler tous les jours".
Pauline Ferrières a aussi rencontré Ma Defan, une calligraphe de renommée internationale, dont l’atelier est voisin du théâtre. Elle a d’ailleurs des projets d’expositions avec elle, loin de Pékin. Au musée des écritures du monde à Figeac, au musée des arts asiatiques à Nice. Elles ont profité du séjour en France pour visiter Conques, le musée Soulages à Rodez, l’Aubrac, le musée Fabre à Montpellier et aussi le Mucem à Marseille. Après, Zhang Xing et Ma Defan rentreront en Chine, mais Pauline Ferrières retournera étudier à Nantes. "Je suis déjà très nostalgique !", conclut-elle.
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