Rodez : les boutiques éphémères à l'épreuve du temps

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  • Au coeur de la boutique du Bal des créateurs, on songe déjà à préparer l'avenir.
    Au coeur de la boutique du Bal des créateurs, on songe déjà à préparer l'avenir. J.M.
Publié le
Jérémy Mouffok

Devenues incontournables, les boutiques éphémères ouvrent leur porte au centre-ville de Rodez à l'approche des fêtes de fin d'année. Véritable phénomène de société, cette nouvelle forme de commerce suscite nombre de questions, entre nécessité de rentabilité et souci de perdurer.

A l'approche de Noël, elles poussent comme des champignons. A Rodez, comme dans de nombreuses villes de l'Hexagone, impossible d'échapper à l'éclosion des boutiques éphémères durant les fêtes de fin d'année. Le phénomène, impulsé il y a tout juste quatre ans par la Chambre de métiers et d'industrie (CCI) de l'Aveyron, ne se tarit pas. Destiné, au départ, à accueillir les réalisations d'une poignée d'artistes, le concept a aujourd'hui essaimé sur les artères commerciales du piton. Avec des propositions très diverses, de la lingerie, à la décoration en passant par l'alimentation.

Après un galop d'essai en décembre 2017, l'association Occi'talents s'est relancée dans cette aventure. Non sans une certaine appréhension. "Le bilan a été moyen l'an dernier, commente Agnès Besombes, la présidente en charge de la promotion d'artisans et de créateurs d'art. Nous étions plutôt excentrés, ce qui nous a poussé à rechercher un meilleur emplacement cette fois-ci."

Misant sur l'originalité et le caractère unique des objets proposés, le commerce éphémère répond à une demande, qui passe par le choix de l'ensemble adéquat. Ainsi, de la place du Bourg, les créateurs d'Occi'talents sont passés à la rue du Touat. Le choix d'un lieu passant a également pesé dans la réflexion de Florence Olmi et de son équipe. La trésorière de la structure Le bal des créateurs, installée comme son nom l'indique rue du Bal et qui regroupe 23 artisans et créateurs, n'a pas hésité une seule seconde au moment d'investir le local de l'ancien disquaire Arbouse shop. " Les propriétaires sont parfois récalcitrants à mettre à disposition leurs locaux pour un ou deux mois", concède-t-elle, comme soulagée de ce choix.

Choix durable ou nouveau concept ?

Le choix de l'emplacement n'est pas le seul critère indispensable à la réussite de ces aménagements temporaires. Le choix d'une durée d'ouverture plus ou moins longue et la communication via les réseaux sociaux sont des éléments nécessaires pour impulser une dynamique autour de ces enseignes. " Nous avons gagné un peu de temps en communiquant sur Facebook et le bouche-à-oreille a fait le reste", se félicite Florence Olmi après un mois de novembre réussi.

Le succès, bien qu'éphémère, n'en refroidit pas certains. Laura Saunier, arrivée à Rodez il y a à peine quelques mois, en a même fait son leitmotiv professionnel. La jeune entrepreneuse, établie aujourd'hui rue Marie dans un commerce de bouche, ne voit même aucun inconvénient à ce mode de fonctionnement si particulier. "Je ne me fixe pas de règles. Je bouge beaucoup, je ne m'ennuie pas."

Les avantages à gérer un tel commerce peuvent paraître légion. Mais, tôt ou tard, se pose la question quasi inévitable de la durabilité du projet. La boutique Max Capdebarthes est passée par cette étape-là. Du côté du Bal des créateurs artistes, on songe déjà à une installation pérenne "mais sous une autre forme."

Agnès Besombes, elle, est plus dubitative. La responsable d'Occi'talents estime le temps des boutiques éphémères révolu. "A terme, le risque est qu'il n'y ait plus d'intérêt pour ce genre de magasins. Il faudra partir sur une autre idée d'ici deux à trois ans". Chose à laquelle cette dernière s'attelle en secret...pour le moment.

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