Agriculture : la cohabitation du loup et du pastoralisme reste en berne

  • Les éleveurs de la FNDP, veulent « maintenir la pression avec l’appui des élus locaux ». 
    Les éleveurs de la FNDP, veulent « maintenir la pression avec l’appui des élus locaux ».  V.D.
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Vincent Damourette

La convention de Berne maintient la stricte protection du loup.

Le comité permanent de la convention de Berne s’est réuni du 27 au 30 novembre, pour statuer sur la condition du loup. Elle le considère en effet comme une espèce strictement protégée, interdisant toute capture mise à mort ou détérioration de son habitat. Résultat : statu quo.

Une décision attendue

Là où les éleveurs espéraient un déclassement, la convention a estimé devoir reporter le vote à la fin 2019. Pour les professionnels, pas de surprise, la décision était annoncée avant la réunion du comité permanent.
« Cette décision ne nous a pas étonnés, réagit Mélanie Brunet, coprésidente de la Fédération nationale de défense du pastoralisme (FNDP). Avant même la réunion du comité, le chargé de mission au ministère de la transition écologique, le représentant de la France, François Lamarque, nous a expliqué que de toute façon il “faudrait moins de moutons” nous invitant à prendre l’exemple sur la gestion des grands prédateurs en Afrique. Des propos inadmissibles ! »
Le plan loup prévoit un changement du statut du prédateur dès lors que le nombre d’individus serait stabilisé sur le territoire français. Un volume s’élevant à 500 têtes. Mais les chiffres font comme d’habitude débat.
« Il y a des études parlant d’une réintroduction réussie avec cent loups, d’autres avec deux milles, le quota français a été choisi de façon aléatoire, insiste l’éleveuse de brebis à viande bio de Buzeins. Aujourd’hui, nous sommes convaincus que la population lupine en France dépasse le seuil du plan. Nous allons mettre l’accent sur des recours et des actions juridiques en attendant le prochain vote, fin 2019. »
Pour José Bové, député européen, porteur régulier de la parole pastorale à Bruxelles, « le loup doit changer de catégorie pour permettre un développement cohérent des territoires, je vais continuer à défendre ce dossier au parlement ».
Au sujet du développement des territoires, Mélanie Brunet soulève une question commençant à se répandre, celle de « l’ensauvagement de certaines zones. On entend de plus en plus parler d’une volonté de rendre des terres à la nature. Le collectif L113, regroupant des éleveurs pour le bien-être des troupeaux, alerte sur une volonté de l’état de rendre 10 % d’espaces à l’état sauvage contre 1 % actuellement. Mais dans quel but ? Cela se pratique déjà aux États-Unis, créer des banques vertes pour reverdir le blason de société trop polluante. Le loup est alors un bon moyen de virer les populations autochtones. » En pleine CPO 24, est-ce crier au loup que de soulever le problème de la cohabitation de l’être humain avec la planète ?

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