Surpopulation à la maison d'arrêt de Rodez : "Quelques jours de blocage à prévoir" selon le directeur

  • En 2014, les surveillants pénitentiaires avaient bloqué l'établissement pendant trois semaines.
    En 2014, les surveillants pénitentiaires avaient bloqué l'établissement pendant trois semaines. Archives Centre Presse
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Xavier Buisson

Prévue pour accueillir 110 détenus, la maison d'arrêt de Druelle en compte 149 à ce jour. Une situation de surpopulation que le directeur de l'établissement a évoquée mardi 4 décembre lors du conseil de juridiction.

Ouverte en 2013 avec un potentiel de 90 places, redimensionnée à 110 places (avec 10 places en semi-liberté) en 2014 avec à la clé une forte mobilisation des surveillants pénitentiaires... Depuis quelques jours, la maison d'arrêt de Druelle compte officiellement 149 détenus, soit 39 de plus que l'effectif théorique.

Chaque nuit, une trentaine de matelas sont ainsi rajoutés sur le sol de ces cellules prévues pour n'accueillir qu'un seul détenu dans leur écrasante majorité. Dans une lettre commune adressée à leur directeur inter régional, les représentants des syndicats FO et Ufap-Unsa justice se sont émus de cette décision "d'augmenter la capacité théorique de l'établissement de 30 places".

"La conception de notre établissement n'est pas adaptée à cette capacité", regrettent les syndicalistes, alors que le directeur leur a annoncé la semaine dernière que trente lits supplémentaires avaient été commandés et allaient prochainement être livrés. Pour le personnel pénitentiaire, cette surpopulation engendre une hausse notable de l'activité à tous les niveaux, ce qui a pour conséquence l'augmentation du nombre des heures supplémentaires... mais aussi des arrêts de travail.

"Quand on va les réceptionner, ce sera sans doute le même phénomène qu'en 2014. Il y aura un mouvement de contestation, je pense qu'on aura quelques jours de blocage", expliquait mardi 4 décembre le directeur de la maison d'arrêt M. Soria-Lundberg. Cette année-là, les surveillants pénitentiaires avaient bloqué l'établissement pendant trois semaines alors que de nouveaux lits venaient d'être livrés.

Ils entendaient dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail, mais aussi celle des conditions de vie de cette maison d'arrêt décrite, lors de son inauguration par la garde des Sceaux Christiane Taubira, comme "la vitrine pénitentiaire européenne". Le mouvement avait cessé, les surveillants ayant obtenu la promesse de leur directeur inter régional de ne plus rajouter de lits au sein de l'établissement aveyronnais. Une promesse qui, manifestement, ne sera pas tenue.

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