Rodez : Trois mois ferme pour le détenu en possession de 1,94 gr de cannabis

  • Une affaire de stupéfiants, mercredi au tribunal.
    Une affaire de stupéfiants, mercredi au tribunal. Archives JAT
Publié le , mis à jour
R.B.

Emprisonné à la maison d'arrêt de Druelle depuis juin dernier pour des faits liés aux stupéfiants, un Aveyronnais s'est fait prendre en possession de 1,94 gr de cannabis alors qu'il était en promenade. Des faits qui ont conduit ce trentenaire marié et père d'un enfant de 2 ans à comparaître ce mercredi après-midi, en comparution immédiate, au tribunal de Rodez.

C'est lors d'une promenade qu'un surveillant pénitentiaire a remarqué qu'un petit sachet était tombé de la poche de ce détenu qualifié de "sans histoire". Vérification faite, il s'avérait que le dit sachet contenait 1,94 gr de cannabis. Une quantité minime au premier abord, mais suffisante pour conduire celui qui la possédait devant les juges. Pire, les faits ayant été commis dans le cadre de la récidive légale, le prévenu risquait même jusqu'à 20 années d'emprisonnement. Dans le box, l'homme qui a immédiatement reconnu les faits, précise qu'il "est accro à cette substance et qu'il se fait soigner." Ancien héroïnomane le trentenaire bénéficie d'un traitement de substitution. "Je ne touche plus à l'héro. je pensais n'avoir aucun mal à arrêter le cannabis. Or, je m'aperçois que c'est  très difficile", confesse-t-il en avouant "fumer régulièrement" depuis son incarcération en juin dernier. L'homme explique volontiers comment il se procure de quoi fumer : "je fais des échanges contre des cigarettes ou du tabac". En revanche, "par peur des représailles", il ne dira rien sur celui qui lui procure la drogue. Tout juste dira-t-il que "c'est très facile à trouver". Avant son incarcération - il a été condamné à 18 mois de prison -, cet homme tenait une petite boutique de vente et de réparation de matériel  électronique. En prison, il se tient à carreau et occupe même la fonction de bibliothécaire auxiliaire. Assurant, "cette fois avoir retenu la leçon", il n'aspire plus aujourd'hui qu'à effectuer sa peine pour "sortir, retrouver les siens et reprendre son activité" qui a été mise en sommeil le temps de son incarcération. Pour le procureur Chérif Chabbi, cette affaire  révèle deux choses importantes : la facilité de trouver du produit en prison et le sentiment de vide face aux mesures que l'on peut proposer dans le cadre de ce genre d'affaire. "La toxicomanie est une maladie et même avec la meilleure volonté du monde, ce n'est pas en rencontrant une fois par mois un médecin que l'on peut s'en sortir, dénonce le représentant du ministère public. L'Etat doit mettre  davantage de moyens pour assurer un meilleur suivi.  Cet homme est inséré. Il a une famille, un travail. Tout se passe bien. Alors que peut-on faire de plus aujourd'hui", conclut-il avant de demander aux juges de "reconnaître le prévenu coupable des faits qui lui sont reprochés". En revanche, malgré les 20 ans encourus, il ne requiert que "3 mois de prison ferme" et demande aux magistrats de "ne pas aller au-delà de cette peine". Un réquisitoire suivi à la lettre par les juges qui ont condamné l'homme  à 3 mois de prison ferme.
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