Mouvement lycéens à Rodez : Jean-Paul Sirieys, le proviseur du lycée Monteil s'exprime

Il se murmure que vous avez été séquestré dans votre bureau par des élèves grévistes, ce jeudi matin. Que s'est-il réellement passé ? 

Non, pas du tout (l'air étonné). Il se dit vraiment  tout et n'importe quoi. Ce matin, vers 6 heures, j'ai été réveillé par du bruit dans la rue. Je suis descendu et j'ai vu 5 ou 6 élèves qui étaient en train de renverser des poubelles au beau milieu de la rue Carnus. Ils ont ensuite fait la même chose, plus haut, sur le plateau de Camonil. J'ai donc appelé le 17 (police) et avec une collègue nous avons ensuite enlevé les poubelles qui gênaient la circulation. 

Que s'est-il passé ensuite ? 

Les élèves sont revenus plus nombreux ; vers 7 h 30. Ils étaient 30 ou 40. Nous ne sommes pas intervenus. De fil en aiguille d'autres élèves ont rejoints le mouvement. Ils sont désormais 150 environ à manifester dans la rue. 

Combien d'élèves compte l'établissement ?

Près de 1 500. Sachant qu'il y a environ 350 élèves en stage à l'extérieur. On peut dire qu'environ un millier d'élèves n'ont pas pris part au mouvement. 

Qu'elles sont les revendications  des grévistes ?

On les entend  scander "Macron démission". Quelques-uns évoquent aussi la réforme du Bac et Parcours sup. On a l'impression qu'ils ne savent pas trop. Il font un peu comme les lycéens des grandes villes. 

Y aura-t-il des sanctions à l'encontre des élèves grévistes ?

Non. Pas de sanction. Je n'ai pas envie d'envenimer les choses. 

Pensez-vous que le conflit va durer ?

J'en ai peur... Vu les événement ailleurs.  Je pense qu'ils risquent de s'en inspirer pour faire pareil.