Histoire de voir ! La Primaube : une église moderne bien dans sa ville

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  • Moderne de l’extérieur, comme de l’intérieur.
    Moderne de l’extérieur, comme de l’intérieur. CPA
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    Le bois donne un côté chaleureux. CPA
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Centre Presse

Dans l’imaginaire collectif, une église est un bâtiment ancien ayant souvent la forme d’une croix et d’un clocher qui la rend visible de loin. Cependant ce n’est pas le cas de toutes, comme le montre l’église Saint-Jean de la Primaube, dans laquelle nous guide Mathis Ginestet.

La Primaube est à l’origine un simple hameau de quelques habitations dépendant de l’église paroissiale de la Capelle Saint-Martin. Sa particularité est de se trouver autour d’un carrefour important où passait notamment la route reliant Millau à Toulouse. C’est ce carrefour qui a donné son nom à la Primaube. En effet les voyageurs partant tôt de Bonnecombe arrivaient à la première aube, la prima aube, au carrefour dit de l’Étoile.

Avec l’arrivée du chemin de fer en 1902, la Primaube connaît une croissance démographique de plus en plus rapide. De cinq familles présentes en 1888 on passe à trente-six en 1923. Le développement de l’automobile après la Seconde Guerre mondiale accélère encore le processus surtout que la Primaube est bien desservie par les routes.

Ainsi, en 1953, la Primaube compte 298 habitants contre 56 pour la Capelle Saint-Martin. L’église paroissiale, bien qu’ayant été agrandie dans les années 1920, ne peut plus accueillir tous les fidèles. L’abbé Vigouroux, conscient du problème, lance un projet de construction. Mais il ne pourra malheureusement pas le suivre, victime d’un accident de voiture dans l’été 1959, il est contraint de se retirer à Rodez.

En 1961, le projet se met en marche et le diocèse de Rodez et la paroisse de la Primaube font appel à l’architecte Joseph Belmont pour construire une église moderne pouvant répondre aux besoins de la population. Cet architecte en charge depuis 1958 des résidences présidentielles comme architecte en chef, a aussi réalisé en Midi-Pyrénées l’église de Bonnecousse à Mazamet.

Le 9 juin 1963, la première pierre est posée par l’abbé Jean Bras en présence de Mgr Jean Ménard et de Mgr Ferrieu. L’église est nommée Saint-Jean en hommage aux deux prélats.

Inaugurée en 1964, sans son campanile

La construction est réalisée en majorité par des entreprises locales tandis que les vitraux sont conçus et réalisés à Albi. L’inauguration a lieu le jour des rameaux le 25 mars 1964. L’édifice qui n’est pas achevé et l’afflux oblige certains à rester dehors.

De plan rectangulaire, l’église n’est pas orientée. Les pentes du toit sont ininterrompues et subissent une inflexion au-dessus des bas-côtés tandis que la charpente est, elle, apparente depuis le vaisseau central qui représente la majorité de la superficie de l’église. Les murs gouttereaux sont largement ouverts et reçoivent les grandes verrières horizontales en dalle de verre et béton. Avec un éclairage provenant d’un décrochement de la toiture à son sommet, l’église est bien éclairée naturellement.

Elle ne possède pas encore son campanile. Celui-ci ne commence à prendre forme qu’en 1998 lorsqu’une association de paroissiens lance le projet. Il est dessiné par l’architecte des bâtiments de France de l’époque, Louis Causse. Le temps de trouver le financement et le 9 mai 2004 le campanile, isolé au nord de l’église, est inauguré.

Des quatre cloches, trois proviennent de l’église de la Capelle Saint-Martin où elles n’avaient plus sonné depuis 1988, tandis que la quatrième est neuve. L’inauguration se fait en présence de l’archevêque d’Avignon.

La grande majorité du mobilier de l’église date du xxe siècle comme les deux statues en bois du Christ et de Notre-Dame de l’Aurore (en résonance avec le nom de la Primaube) sculptées en 1979. De même que les verrières en majorité non figuratives, mise à part celle représentant un aigle, symbole de saint Jean. Le seul mobilier ancien est constitué d’un bénitier provenant de la Capelle Saint-Martin et datant donc peut-être du XVIIIe siècle.

La construction de l’église St-Jean témoigne de l’évolution de La Primaube et de son urbanisation, passant de village à petite ville en seulement un demi-siècle.

Chaque semaine, Centre Presse ouvre ses colonnes au service du patrimoine de Rodez Agglomération. Laissez-vous entraîner dans son sillage à la découverte de ces trésors, connus ou méconnus, de l’agglomération ruthénoise.
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