Villefranche-de-Rouergue. La collégiale se fait une toile

En 2014, la commune a engagé une campagne d’étude diagnostic des œuvres peintes de la collégiale. Chacune des toiles a été ainsi déposée et dépoussiérée avant, dans la foulée, d’entreprendre un plan d’intervention et de restauration en fonction des urgences "sanitaires" des toiles. Depuis cette date, chaque année, une toile parmi les huit tableaux protégés au titre des Monuments historiques a fait l’objet d’une restauration.

Ce mardi, c’est l’imposante peinture intitulée "La Visitation" que la restauratrice lotoise Sandrine Cailhol remettait en place après rénovation. Une toile anonyme datée du XVIIe siècle, classée en décembre 1908, au titre des Monuments historiques.

La toile présentait une tension générale insuffisante en raison d’un mode de fixation défectueux. Des déformations formant des ondulations dans les angles et le long des bords étaient dues, justement, à cette tension défectueuse de la toile sur le châssis.

La toile flottait et ce manque de tension provoquait une déformation parallèle au bord inférieur de 50 cm de long sur 8 cm de haut. Plusieurs déchirures et lacunes étaient présentes, en raison d’une fragilité de la toile ou consécutive à des accidents. L’opération de restauration a donc été accentuée sur la toile et le cadre avec d’abord des actions de dépoussiérage et de nettoyage de la face, suivies du dévernissage de la face et du retrait des repeints. Un papier de protection a été posé avant de procéder à des greffes de toile, la pose de bandes de tension, le fixage général, la mise en tension et le masticage des lacunes. À cela s’ajoute la réintégration de couleur, le vernissage de la peinture, sans oublier le nettoyage du cadre, doublé du traitement insecticide de ce dernier.