Rodez : la Toile cirée offre un Noël étoilé aux mineurs isolés

Les commerçants ruthénois ont le cœur sur la main. Après le patron de l’Eden café et sa manifestation solidaire prévue à la salle des fêtes, c’est au tour d’une restauratrice du piton d’œuvrer en faveur des autres. Non pas dans un esprit de concurrence, mais par pure conviction.

Impliquée dans le milieu associatif, Aurélie Cailhol a choisi de dresser exceptionnellement la table ce jour-là. Ses clients ne s’inviteront pas, pour une fois, dans son repaire de la rue de la Barrière. Mais c’est bien la gérante qui les invite. Elle accueillera pour l’occasion une quinzaine d’adolescents, des mineurs isolés, en collaboration avec l’association Môm’o chaud. Autour d’un repas pour le moins festif. "De par leur situation, ils restent toute la journée au foyer, rappelle celle qui a repris l’affaire durant le dernier été. Noël fait partie de ces jours où on se sent le plus seul lorsqu’on se retrouve seul, dans un endroit qu’on ne connaît pas forcément. Autant donner de son temps plutôt que de le passer à s’informer sans agir."

L’ancienne professeur d’histoire, qui fourmille d’idées pour sa petite affaire, peaufine l’initiative depuis le mois de novembre. Après s’être rapprochée de la structure d’accueil et obtenu son accord, elle s’attelle désormais à des préoccupations annexes.

Des cadeaux pour les invités ?

En plus d’offrir le couvert, elle espère titiller la générosité des Ruthénois. En appelant les personnes qui le désirent à réaliser des dons ou des cadeaux en faveur des convives du jour. "Ça peut être des vêtements, des chaussures ou un sac qui puissent leur permettre de transporter leur effet personnel ".

La cuisinière cherche, dans le même temps, des petites mains bénévoles prêtes à l’épauler pour concocter les savoureux plats que goûteront les adolescents le 25 décembre prochain.

Des personnes qui ne rechigneraient pas à éplucher et couper quelques légumes.

"J’ai envie de mettre de ce restaurant un lieu vivant, un lieu qui a du sens", complète la jeune femme qui aimerait transformer, à terme, son établissement en lieu associatif.

L’accueil réservé aux mineurs n’est pas la seule initiative programmée ce jour-là à La toile cirée.

Aurélie Cailhol imagine déjà d’autres réjouissances de saison autour de gaufres et verres de vin chaud. Des mets que chacun pourra consommer au prix qu’il souhaite.

"Si j’ouvre l’établissement à Noël, ce n’est pas à des fins pécuniaires, martèle la cuisinière au moment d’évoquer ce Noël si singulier. Ce que je fais, tous les gens peuvent le faire. Tout le monde peut venir, discuter et échanger. Il faut que cet événement devienne un vrai moment de rencontres. "