Rodez : chez Motochoc, Christian Verdier coupe les gaz

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  • Sébastien Puech prend la suite de Christian Verdier. En terrain connu.
    Sébastien Puech prend la suite de Christian Verdier. En terrain connu. JAT
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Pascal Laversenne

Le concessionnaire de La Mouline s’apprête à passer le relais à Sébastien Puech après 35 ans de service.

C’est une page qui se tourne pour les motards aveyronnais, c’en est une aussi, quelque part, pour le commerce ruthénois. Pour Christian Verdier, c’est carrément un nouveau chapitre de sa vie dans lequel il se lance désormais, lui qui va, avec la nouvelle année, lâcher le guidon de l’inamovible magasin Motochoc du bas de La Mouline.

Il y a passé 35 ans d’une vie professionnelle bien remplie, et c’est désormais en toute confiance qu’il s’apprête à passer le relais à Sébastien Puech, un trentenaire qu’il avait embauché comme apprenti il y a 14 ans. Dans la continuité donc.

La continuité, ou plus exactement la fidélité, qui a inexorablement guidé Christian Verdier dans son entreprise. Lui, l’ancien "casseur" installé au fond d’une cave à charbon de la rue Carnus – il y remontait des motos à partir d’épaves –, revenu se rappeler au bon souvenir de son premier employeur chez qui il avait passé deux ans au sortir de l’armée. C’était alors "Le paradis de la moto", tenu par Marc de Rodat et Jean-Luc Fraysse. Ce sera désormais Motochoc, et Christian Verdier en sera le patron. Il y bâtira une maison sérieuse, fidèle depuis le départ à sa "marque fétiche", Honda, pour qui il était sur ces dix dernières l’unique prescripteur pour le département.

Fidèle il restera également aux quelque 200 m2 (atelier compris) de son local olempien quand les occasions de voir plus grand n’ont pas manqué. Et quand la concurrence a parfois fait le choix de surface de ventes bien plus conséquentes.

10 000 motos

Christian Verdier y aura préféré une gestion à "l’Aveyronnaise". Rigoureuse, toujours, persuadé surtout que le marché de la moto, en Aveyron comme ailleurs, est versatile au point qu’il impose la prudence. Y compris quand les feux sont au vert. Il dit : "Ce n’est pas extensible. C’est surtout l’achat plaisir par excellence."

Entendez qui est le premier à faire les frais des périodes de "marasme". "Et j’en ai connu quelques-unes en 35 ans !", sourit Christian Verdier, non sans une certaine fierté, lorsqu’il jette un œil dans le rétroviseur, d’avoir tenu le cap par tous les temps.

Fier, comme il a pu l’être aussi quand le constructeur cite Rodez en exemple au niveau national pour évoquer rigueur et longévité. Fier enfin quand les enfants de ses premiers clients sont venus sonner à sa porte.

Christian Verdier va descendre de la selle sans regret, pour profiter d’autres choses. Avec la satisfaction du travail bien fait, lui qui n’a pris qu’une semaine de congé par an et s’est toujours refusé à faire un quelconque pont lorsque le calendrier les mettait sur sa route. "C’est le commerce…"

À 63 ans, après 35 ans au service de la marque, et près de 10 000 motos vendues (dont 96 Goldwing !), Christian Verdier s’en va mais gardera sans aucun doute un œil protecteur sur son jeune successeur qu’il vient d’accompagner deux années durant.

C’est ce que le monde des motards a changé, ils partagent tous deux ce constat. Avec 5 000 km de moyenne par an et par conducteur en France, la prudence est plus que jamais de mise à moto.

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