Le collège de Mur-de-Barrez aux petits soins des ados en surpoids

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  • Les jeunes disposent d’un centre de remise en forme à proximité répondant aux critères du dispositif. Les jeunes disposent d’un centre de remise en forme à proximité répondant aux critères du dispositif.
    Les jeunes disposent d’un centre de remise en forme à proximité répondant aux critères du dispositif. Repro CPA
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    Les jeunes disposent d’un centre de remise en forme à proximité répondant aux critères du dispositif. Repro CPA
Publié le
Olivier Courtil

Le collège du Carladez accueille depuis une décennie les adolescents en surpoids de la région. Malgré de bons résultats, le dispositif tarde à décoller.

L’obésité, que ce soit auprès des parents, des médecins ou des instituteurs, reste tabou", lâche Muriel Barrau, infirmière au collège du Carladez, membre du dispositif d’accueil des ados en surpoids de la région. Un dispositif qui, malgré de bons résultats, a du mal à décoller avec seulement trois jeunes inscrits cette année. Et au bout d’une décennie, quand vient l’heure du bilan, celui-ci est sans appel : l’obésité reste un sujet tabou.

Pourtant, l’établissement du Nord-Aveyron ne manque pas d’atouts avec "un internat, un centre de remise en forme à proximité, un collège à taille humaine permettant un accompagnement individualisé", énumère Nicolas Maurin, principal du collège qui vient d’arriver en Aveyron et semble avoir déjà, lui, succombé à la qualité de vie. Un accompagnement même "familial", ajoute Muriel Barrau. Reste que l’adolescence ne rime pas avec confiance (en soi), rendant forcément compliqué l’acceptation du surpoids pour les parents et évidemment pour l’ado.

Devenir famille d’accueil

La mise au vert en Carladez peut même parfois être ressentie comme une punition pour des jeunes issus souvent d’un contexte social difficile en zone urbaine périphérique. Tout comme il divise localement. "Nous avons aussi du mal à trouver une famille d’accueil", confie en ce sens Nicolas Maurin. Les idées reçues restent tenaces comme le regard d’autrui stigmatise.

Le chiffre

80

En pourcentage, le taux de réussite du dispositif après une décennie de fonctionnement au collège du Carladez. Ce taux comprend 55 % de diminution et 25 % de stabilisation sur 67 ados dont 53 ont suivi le dispositif, qui requiert deux ans minimum de prise en charge pour être efficace.

Ouverture à la demi-pension

En remède, pour tenter de maintenir ce service voire dans l’espoir de le développer, le collège du Carladez a ouvert le dispositif à la demi-pension, a réalisé un nouveau dépliant pour communiquer et a même créé un compte Twitter pour, là aussi, tenter d’échanger à travers l’écran ce qui peut faciliter la prise de contact. Cette difficulté à faire venir les ados n’est pas propre à l’Aveyron. Ce dispositif existe aussi au collège de Luchon en Haute-Garonne et de Lacaune dans le Tarn qui accueille cette année un seul collégien…

Au collège du Carladez, outre l’accueil d’ados en surpoids, d’autres leviers existent comme la section équestre (lire ci-dessous) pour tenter de remplir l’internat d’une capacité de vingt places. Et pour attirer les familles, l’établissement propose même des séances de yoga ! De quoi être zen, détendu, parfait pour étudier et cultiver son bien-être.

Une section équestre unique en Aveyron

Avec 117 collégiens cette année, l’établissement du Carladez se doit d’être attractif pour perdurer. Outre l’accueil d’ados en surpoids, une section équestre a été mise en place grâce au partenariat avec le ranch du Barrez. Les jeunes peuvent s’initier à cette pratique sportive pour (seulement) 150 € à l’année avec deux heures de pratique au ranch et une heure théorique au collège.

Atelier astronomie, club théâtre, chorale, dispositif métiers énergie avec EDF, arts plastiques, etc. le collège multiplie les activités pour attirer. Reste que l’éloignement voire l’enclavement est à la fois sa force et sa faiblesse. Loin de tout, surtout en Aveyron, le collège du Carladez n’est pas sur la sellette. Mais son développement s’avère compliqué, lié au déclin démographique et à sa proximité avec le Cantal. "Quelques dérogations sont autorisées mais ce n’est pas suffisant", dit en ce sens Nicolas Maurin. Et la démographie, côté Cantal, est loin d’être réjouissante aussi…

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