Le Raf affiche le même bilan qu'il y a un an

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  • En termes de maîtrise de match, le Raf 2018-19 n’a rien  à voir avec son devancier. Et il en a encore fait l’illustration jeudi face à Laval.
    En termes de maîtrise de match, le Raf 2018-19 n’a rien à voir avec son devancier. Et il en a encore fait l’illustration jeudi face à Laval. José A. Torres
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Aurélien Parayre

Comme à Noël 2017, Rodez totalise 31 points avec neuf matches gagnés. Mais dans la manière, les deux formations n’ont pas grand-chose à voir. Et leur réussite sportive est construite, certes sur les mêmes bases, mais avec des moyens différents.

C’est vrai qu’avec le ballon, je trouve qu’on est meilleur que les années précédentes. Quand on récupère la balle, on l’utilise beaucoup mieux qu’avant. On a plus d’expérience et on maîtrise mieux le match sur 90 minutes. On sait quand aller vite, quand garder le ballon, etc. ça fait la différence sur une saison, je pense. " L’analyse est limpide et synthétise parfaitement la pensée de beaucoup d’observateurs du Raf depuis cet été. L’auteur est le milieu de terrain Matthieu Guerbert, il y a un mois presque jour pour jour, après un succès éclatant à Boulogne-sur-Mer (3-0), club qui n’avait plus perdu chez lui depuis septembre 2017. Jeudi soir face à Laval, et ce succès (2-1) ô combien important face à un cador de la division, cette "maîtrise " a été salvatrice, décisive même.

Et, forcément, les chiffres favorisent la comparaison : à Noël 2017, le club du piton était champion d’automne avec 31 points au compteur et neuf succès, soit exactement le même bilan comptable qu’aujourd’hui, à ceci près que le Raf avait disputé un match de moins (qu’il perdra en début d’année). Pourtant, la comparaison s’arrête là. En tout cas, dans le jeu, les deux onze ne s’appuient pas sur les mêmes éléments. Pourtant, le schéma tactique préférentiel demeure le même, un 3-5-2 si bien huilé maintenant. Et la grinta, notamment dans la solidité et le jeu de contre-attaque, qui animait la formation qui a accédé au National au printemps 2017 et encore plus la saison dernière lors de sa découverte du niveau, est toujours là. Mais elle est n’est plus sa seule force. La qualité individuelle des recrues estivales (lire plus bas notamment) a amené un véritable atout supplémentaire à l’équipe. Le Raf est désormais capable de faire vivre le ballon, au moins par certains moments ou dans certains matches, quand il le faut vraiment et même si des trous d’air sont encore d’actualité, comme à Sète en Coupe de France par exemple (lire par ailleurs).

Le rêve refait surface

Une qualité de jeu bien meilleure donc, ou en tout cas moins stéréotypée qui ne pâtît pas, de surcroît, d’un effectif restreint en nombre comme il pouvait l’être la saison dernière. Ainsi, malgré des absences, les performances collectives restent d’un niveau similaires à chaque match. À ce titre, le succès jeudi devant 3 166 spectateurs est exemplaire : alors que Caddy et David, les patrons de l’attaque, étaient tous les deux suspendus, et que Sanaia, le roc du côté gauche de la défense, ne pouvait être de la partie ; le Raf a malgré tout livré une prestation XXL.

De quoi, forcément, faire germer à nouveau des rêves d’accessions à la Ligue 2, bien qu’il soit évidemment un peu tôt pour évoquer avec certitude cette possibilité. Mais il y a, il est vrai, de quoi être confiant pour la suite, à l’image du premier supporter de l’équipe, le président du Kop ruthénois, Hervé Sicard (à lire aussi par ailleurs) : "Si on ne monte pas en Ligue 2 cette année, je ne vois pas comment on pourra monter un jour. "

L'élimination en Coupe de France : un mal pour un bien ?

« On a été zéro. Ce qu’ils (les joueurs, NDLR) ont fait est lamentable. On peut faire les marioles en National, être leaders, tout ça, si on n’est pas capables de se lever le cul là… Il faut qu’ils se remettent en question parce que ce sont des buses. » Le président Pierre-Olivier Murat était pour le moins en colère au sortir de l’élimination des siens lors du 8e tour de la Coupe de France, voilà 15 jours à Sète (2-0). Il faut dire que l’objectif du club était d’atteindre les 32es de finale, soit le tour suivant. Sportivement intéressant car potentiellement face à un club de Ligue 1. Mais aussi - et surtout - économiquement rentable avec 30 000 euros qui se sont ainsi envolés pour les Ruthénois sur le terrain héraultais des pensionnaires de National 2 (ex CFA). Pour autant, la fin de l’aventure en Coupe de France ne peut-elle pas recentrer pleinement la bande à Laurent Peyrelade sur le championnat et favoriser du coup une fin de saison en apothéose pour une issue historique ? Seuls les prochains mois le diront.
 

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