Villefranche-de-Rouergue. Villefranchois : intérêt communautaire : la raison plutôt que l’adhésion

  • Par 46 voix, là où il en fallait au moins 34, les élus communautaires ont validé la définition de l’intérêt communautaire.
    Par 46 voix, là où il en fallait au moins 34, les élus communautaires ont validé la définition de l’intérêt communautaire. DR
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Centre Presse Aveyron

La délibération sur la définition de l’intérêt communautaire, rejetée lors de la dernière séance, a finalement été adoptée jeudi soir par 46 voix, mais ce vote favorable ne règle pas tout.

Après un premier rejet lors de la dernière réunion plénière du conseil communautaire du Grand Villefranchois, la délibération portant sur la définition de l’intérêt communautaire devait passer avant le 31 décembre sous les fourches caudines du vote favorable de deux tiers des élus. Ce fut, certes, chose faite ce jeudi. Mais, à entendre remarques et commentaires, sans vrai enthousiasme de certains des 46 votes favorables. Resituant, à sa manière, le cadre du débat, le président de la collectivité intercommunale Serge Roques insista sur le "qu’est-ce qu’on fait ensemble à partir des différentes compétences listées par l’État." L’intégration à marche forcée de certaines compétences n’est pas du goût de tous. À commencer par des maires ruraux refusant de se retrouver sous le joug des orientations de la ville centre. L’exemple des écoles, qui resteront dans le giron des communes, démontre le côté ténu de la situation.

Or, si au 1er janvier 2019, des choix n’avaient pas été actés, l’ensemble des compétences aurait rejoint de fait l’intérêt communautaire comme le prévoit la décriée loi NoTRE.

Transfert ou mutualisation

Premier à allumer la mèche, Didier Pouzoulet-Ligue, le maire de Naussac, qui annonça qu’il voterait favorablement, "sans changer ma position, car j’estime que l’intégration des écoles serait une mauvaise chose". Pointant "un manque de travail et de volonté évidents", il dénonça les études inutiles à ses yeux. "Nous avons déjà perdu deux ans, et deux ans de plus car nous allons entrer en situation préélectorale jusqu’en 2020 et post-électorale ensuite". Lui préconise une autre approche avec des solutions médianes à l’intégration totale des compétences communales. Un regret : "Dommage qu’il n’y ait pas eu de discussion plus large…". Ce à quoi Serge Roques s’est inscrit en faux. "Vous ne pouvez pas dire qu’il n’y a pas eu de volonté quand il y a eu un blocage de certains maires…", s’étouffa le président. Il suggéra de réfléchir à une organisation différente "qui permettrait de laisser les équipements de proximité aux communes et les sujets plus vastes qui concernent le territoire à la communauté".

Pas suffisant pour convaincre tous les élus. Pour le maire de Toulonjac Jean-Louis Alcouffe, "c’est un constat d’échec et je ne vois pas comment cette délibération pourrait changer la façon de faire".

Point de vue proche pour son collègue de Savignac Patrick Datchary, annonçant "je vais voter par défaut, peut-être pas dépit". En écho, Cathy Mazars, de La Rouquette, lança : "Nous sommes nombreux à penser comme lui…".

Les propos de Stéphanie Bayol, du groupe Atout Villefr@nche, confortèrent ces positions : "Nous allons faire un vote de raison plutôt qu’un vote du cœur, car voter pour, c’est voter dans l’urgence…".

Le maire de Monteils Michel Delpech suggérant, lui, d’ouvrir la piste de réflexion de la politique de territoire. "Je pense que lorsqu’on l’aura défini, les transferts se feront naturellement". Aux transferts, lui préfère d’ailleurs le principe de mutualisation…

Et avant le vote, Serge Roques nota : "C’est collectif, si nous en sommes là, c’est que nous n’avons pas voulu autre chose…".

46 votes pour et une abstention sanctionnèrent le vote.

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