Sébazac-Concourès. "À la santé de la terre" avec Marcel Mezy

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  • Marcel Mezy (deuxième en partant de la droite) et ses deux jeunes assistantes œuvrent pour le bien-être de la nature et des gens. Ils invitent à les rejoindre dans leur association « pour la santé de la terre et du vivant » (totalement gratuite).
    Marcel Mezy (deuxième en partant de la droite) et ses deux jeunes assistantes œuvrent pour le bien-être de la nature et des gens. Ils invitent à les rejoindre dans leur association « pour la santé de la terre et du vivant » (totalement gratuite).
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CORRESPONDANT

Dans son programme diversifié Itinéraires Découvertes avait choisi une conférence axée sur l’écologie avec Marcel Mezy.

Le conférencier débutait la soirée en se présentant. Il naît à Bozouls, sixième garçon d’une famille d’agriculteur, sur une ferme de 60 hectares en agriculture intensive. Il suit sa scolarité de 6 à 14 ans jusqu’au certificat d’études en participant aux travaux de la ferme avant et après l’école. Il garde les troupeaux. Là, à l’ombre des arbres, il lit, assis sur un tapis moelleux. "J’avais un matelas sous les fesses" plaisante-t-il. Il ne peut continuer ses études faute de ressources mais sa curiosité est telle qu’il dévore des ouvrages et essaie de comprendre la nature de ce coussin naturel.

Il fait son armée en Algérie.

À son retour il vend de la bière, acquiert un petit commerce, se tourne vers le bio, s’essaye à la politique sur une liste de gauche. La nuit, dans sa cave, il fait des essais de compost, étudie son évolution, se documente en lisant beaucoup.

En 1982 il propose ce compost à un agriculteur de Concourès. Sceptique tout d’abord, il est obligé de reconnaître les vertus particulières de ce produit.

Bénéfique pour le sol

Marcel Mezy n’est pas encore trop pris au sérieux. Au terme de recherches et d’essais, il parvient à convaincre certains agriculteurs. Trois ans plus tard, 300 personnes le sollicitent. Cette matière organique composée de bactéries et de champignons séduit par ses qualités de plus en plus d’agriculteurs. Cet humus rééquilibre le sol. C’est la naissance du bactériosol. De fil en aiguille, de bouche-à-oreille, on le réclame en Limousin, en Bretagne, dans le Lot, le Cantal, l’Aveyron, en Suisse. Il est en contact avec le Maroc.

Au fur et à mesure des essais on se rend compte que cet humus est bénéfique au sol, aux plantes et aux animaux. Des analyses sont effectuées. À la Sobac, deux jeunes ingénieurs, Cloé et Adelyne, travaillent dans un laboratoire à la qualité et au développement des micro-organismes. La société est maintenant équipée d’un spectromètre de masse qui la fait avancer à pas de géant sur les 1 000 micro-organismes qui composent ce produit et possédant des propriétés fertilisantes, lutte biologiquement contre certaines maladies, décontamine les sols, les fertilisent, réduit le besoin en eau et est même utilisé dans le secteur médical. "C’est la troisième révolution agricole" affirme Marcel Mezy.

Passionné, il regrette de ne pouvoir s’exporter plus, de ne pas parler de langue étrangère. Il craint les géants des produits chimiques mais il va de l’avant parce qu’il croit que c’est la solution pour l’avenir, celui de ses quatre enfants, de ses petits-enfants et de la planète toute entière. "Les pesticides, c’est une catastrophe" colère-t-il, lui, le gardien de la nature et de la santé de ses semblables. Grâce à ses recherches, la terre se portera mieux, les plantes ne seront plus des poisons et les hommes vivront en bonne santé.

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