Rodez. Anaïs Aguilar, l’Aveyronnaise de Saigon

Lorsque nous l’avons rencontrée sur l’une des terrasses toit des innombrables restaurants sympas et branchés de Saigon, Anaïs Aguilar rentrait tout juste d’une escapade de quelques jours à Singapour. Cette Millavoise de 25 ans - pour la première fois de sa vie, elle a fêté son anniversaire loin des siens, en septembre dernier - vit et travaille à Ho Chi Minh City, le poumon économique du Vietnam, depuis un peu plus d’un an. Cette jeune et souriante Aveyronnaise est orthophoniste, dans l’un des orphelinats de la ville, pour le compte de l’association La Bonne étoile. Cet orphelinat d’État du district de Go Vap accueille 250 enfants, la plupart handicapés. De jeunes enfants mais aussi des adolescents, trisomiques ou handicapés moteur.

De la Belgique au Vietnam

Après l’obtention de son baccalauréat, Anaïs a effectué une classe préparatoire au concours d’orthophoniste. La sélection étant très compliquée, elle a finalement effectué ses études en Belgique, à Mons, pendant 3 ans. De retour en France, elle a accompli une année d’équivalence, durant laquelle elle a réalisé plusieurs stages à Saint-Affrique, Nîmes, Nantes. Anaïs a commencé à exercer, en 2016, dans un cabinet libéral, à Saint-Affrique, avec trois autres orthophonistes. "J’avais bien envie de faire un voyage, de partir un peu à l’aventure. Depuis des années, j’avais envie d’aller au Vietnam, de faire un petit tour en Asie. C’était le moment de se lancer", explique la jeune femme. Une annonce sur Facebook pour un poste dans le cadre d’un volontariat de solidarité international a provoqué le déclic. "Quand je suis partie, j’avais beaucoup d’appréhension, un an, ça me paraissait énorme", avoue Anaïs. Pendant neuf mois, elle a pris des cours de Vietnamien, dont deux pour la prononciation. "C’est le plus dur…" Un an après son arrivée à Saigon, l’Aveyronnaise a complètement adopté le mode de vie vietnamien. Et comme la quasi-majorité des habitants du pays, elle se déplace en deux roues, sur son scooter. "Une fois qu’on est lancé, on est vite emporté par le tourbillon du Vietnam et je me suis fait de très bons amis ici. Le Vietnam c’est une grande famille, il y a beaucoup de solidarité. Mais j’ai encore du mal à réaliser que j’y habite."

À l’issue de sa première année de contrat, Anaïs a décidé de rempiler pour sept mois de plus, jusqu’en juillet prochain : "Je ne me voyais pas repartir". Profitant de la venue de ses parents, Claudie et Richard, elle a parcouru les autres régions du pays. Elle s’est aussi rendue au Cambodge, en Malaisie et à Singapour, donc. Pour ces vacances de Noël, Anaïs est revenue au pays, sur ses terres millavoises. Que fera-t-elle en juillet prochain ? Elle ne sait pas encore. Dans tous les cas, Anaïs Aguilar ne regrette pour rien au monde son expérience. "Le Vietnam est d’une grande diversité. On prend tout. La ville change chaque jour. On ne s’ennuie pas."