"Asako I et II": un élégant portrait de femme teinté de fantastique

  • Le réalisateur japonais de "Senses" Ryusuke Hamaguchi dresse le portrait élégant d'une femme mélancolique.
    Le réalisateur japonais de "Senses" Ryusuke Hamaguchi dresse le portrait élégant d'une femme mélancolique. JOEL SAGET / AFP
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Relaxnews

(AFP) - Dans "Asako I et II", en salles mercredi, étude de sentiments teintée de fantastique, le réalisateur japonais de "Senses" Ryusuke Hamaguchi dresse le portrait élégant d'une femme mélancolique, qui peine à oublier son premier amour avec le sosie de celui-ci.

Présenté en compétition au dernier Festival de Cannes, adapté d'un roman de Tomoka Shibasaki, "Asako I et II" suit "Senses" ("Happy hour"), un film de plus de cinq heures dont les comédiennes avaient été récompensées en 2015 au Festival de Locarno.

Largement salué par la critique lors de sa sortie en France cette année en trois parties, "Senses" avait fait connaître ce réalisateur de 40 ans, qui signe avec "Asako I et II" son onzième film.

Ryusuke Hamaguchi y raconte l'histoire d'Asako, une jeune femme douce qui s'éprend d'un jeune homme beau, libre et mystérieux, Baku, lors d'une scène mémorable de coup de foudre romantique. Mais celui-ci disparaît du jour au lendemain sans prévenir, la laissant sous le choc.

Deux ans plus tard, alors qu'elle est partie s'installer à Tokyo, Asako rencontre un autre homme, Ryohei, qui n'est autre que le sosie troublant de Baku, mais avec une personnalité complètement différente, plus conventionnel. Elle décide de vivre avec lui, quand Baku réapparaît dans sa vie.

Mêlant réalisme et fantastique dans une atmosphère douce, "Asako I et II", est une variation lente et parfois déroutante sur le thème de l'empreinte laissée par le premier amour, confronté à une relation plus durable mais moins passionnée. Il suit les revirements et indécisions d'Asako et la difficile émancipation de cette femme, face aux sentiments contradictoires qu'elle éprouve et aux rebondissements de son histoire.

"Le fait de filmer l'amour a toujours été au centre de mes intérêts", a expliqué Ryusuke Hamaguchi à l'AFP à Paris. "Je dirais qu'au sein d'une seule personne, on a une seule forme d'amour, mais qui prend plusieurs visages", ajoute-t-il.

Si "Asako I et II" évoque immédiatement le film d'Hitchcock "Vertigo" ("Sueurs froides") - dans lequel un homme retrouve le sosie de la femme qu'il a aimée -, Ryusuke Hamaguchi souligne que son histoire est "beaucoup moins crédible" que celle de "Vertigo".

"Il faut oublier la question du réalisme pour l'apprécier", ajoute le cinéaste, qui se dit influencé par le cinéma souvent fantastique du réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa ("Cure", Vers l'autre rive"), dont il a suivi les cours.

"Kurosawa m'a appris qu'avec le cinéma, on pouvait pousser plus loin, aller jusqu'à des situations où l'on se demande si ce serait possible", dit-il.

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