Villefranche-de-Rouergue. Le dernier marché de l’année en perte de vitesse
Le mercure végétant dans le négatif, ce dernier jeudi de 2018 véhiculait en lui comme un parfum d’inachevé. De fin de quelque chose. Un étrange sentiment. Moins de producteurs, certes, se pressaient sur une place Notre-Dame où les flonflons du manège et la présence d’une scène rangée aux trois quarts confortaient cette impression.
Certes, pour qui souhaitait s’en procurer, branches de gui l’an neuf et de houx étaient bien présentes ici ou là. Mais rien à voir avec la corne d’abondance d’un temps passé, ne remontant pas pour autant à la nuit… des temps.
Et n’allons pas croire que le premier épisode de froid, tout relatif s’entend, de l’hiver y soit pour quelque chose.
Le sentiment serait bien plus que l’état des lieux du marché hebdomadaire semble emboîter le pas à l’état général de la vie économique et commerciale du centre historique. "Là, c’est l’hiver, analyse un producteur ‘historique’ venant battre le pavé depuis quelques décennies, mais il ne faut pas croire qu’en terme de marchands c’est mieux l’été ; il y a quelques années en arrière, dès que le mois de mai arrivait, certains se seraient battus pour obtenir une place." Ce qui ne serait plus le cas aujourd’hui.
Or, entre Noël et le Premier de l’An, nombre de Villefranchois expatriés ou exilés, voire leurs progénitures qui depuis leur enfance viennent butiner autour des étals des parcelles de bonheur à partager et échanger, s’en retournent au pays. Les quelques-uns croisés ce 27 décembre ne cachaient pas non plus leur désenchantement devant la faible affluence. "Je ne suis pas surpris, notait celui-ci, car en arrivant, nous n’avons eu aucun problème pour stationner notre véhicule."
Comme si des années-lumière s’étaient écoulées. Comment, sans vouloir jouer les vieux de la vieille, revenir ne serait-ce sur quelques années en arrière lorsque cet ultime marché de l’année affichait d’incroyables pics de fréquentation. C’était tout à la fois la nécessité aux ultimes achats gourmands pour le réveillon de la Saint-Sylvestre ou des agapes familiales d’entre deux tours de fêtes de fin d’année, et un temps de retrouvailles autour d’un café à une table des Arcades (qui depuis a baissé pavillon) ou des Colonnes.
Le boulevard du temps qui passe, sur fond de surconsommation sans chercher vraiment midi à quatorze heures en allant dans le fond des choses, ne fait vraiment rien à l’affaire. Dommage ! Mais les regrets n’aident pas toujours à rebondir…
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