Rodez : des maisons communales à l’Hôtel de Ville

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  • La place Adrien-Rozier où était autrefois implantée la mairie.
    La place Adrien-Rozier où était autrefois implantée la mairie. Repro CPA
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Centre Presse

La division de Rodez depuis l’époque médiévale entre deux entités autonomes, Bourg et Cité (comte et évêque) explique la présence de deux administrations municipales jusqu’à la Révolution.

Du côté comtal, la maison commune, ainsi que l’on appelait autrefois la mairie, est établie un temps place du Bourg dans l’édifice abritant le poids public et le mazel (boucheries) ; à partir de 1360 elle se trouve dans l’ancienne maison d’un prêtre, devant la façade de l’église Saint-Amans. L’édifice devient dès lors "l’hôtel de ville" du Bourg, et elle conservera cette destination jusqu’en 1790. Les consuls y font élever un beffroi avec une cloche communale servant à convoquer pour le guet ou aux réunions. "La pièce habituellement affectée aux réunions du conseil était sans recherche, écrit l’historien et archiviste Henri Affre. Sur les quatre murs, simplement blanchis à la chaux, on remarquait des fresques plus ou moins habilement traitées et dont un seul des sujets n’est connu : les consuls à genoux aux pieds de la Vierge, la remerciaient, sans doute, de quelque faveur signalée accordée à la ville, grâce à son intercession maternelle."

De vastes salles à manger

À la Cité, le fief de l’évêque, "l’ostal del Cossolat" (ou maison communale) est situé rue de la Carcassonie (rue Aristide-Briand aujourd’hui) avant d’être transférée en 1369 à la Costie, achetée par la communauté au sieur Jean Costes. Ce bâtiment assez vaste, contient de grandes dépendances et s’ouvre sur la rue Balestrière (actuelle rue de Bonald) par un grand arceau de pierre de taille avec couronnement. "Une table recouverte d’un tapis occupait le milieu de la pièce, raconte Henri Affre, et sur cette table se remarquait au XIVe siècle et plus tard, une ample écritoire à laquelle était fixé au moyen d’une chaînette de plusieurs décimètres de longueur, un canif à l’usage des assistants au conseil. "

"Indépendamment des salles de délibération qui étaient fort simples et garnies de meubles primitifs, écrit l’historien Pierre Benoit, les deux Hôtels de ville de Rodez, possédaient au rez-de-chaussée, une vaste salle à manger, une cuisine plus grande encore, pourvue de tous les ustensiles nécessaires car les consuls aimaient beaucoup à s’entretenir en bonnes relations par de fréquents repas pris en commun, notamment les jours du renouvellement des consuls et du conseil communal et aussi les jours de fête des confréries paroissiales, ou du saint honoré dans la paroisse, ou bien le passage d’un homme marquant. Tous les ans, le jour de l’Assomption, les consuls de la Cité invitaient à l’Hôtel de ville leurs collègues du Bourg qui se faisaient un devoir de leur rendre la politesse."

Les autorités municipales réunifiées

La Révolution met un terme à la séparation de la vieille ville. Les deux mairies sont vendues comme biens nationaux, et les autorités municipales réunifiées, sont regroupées jusqu’en 1805 dans l’ancien grand séminaire désaffecté (emplacement de la mairie actuelle), avant d’emménager dans la maison du chapitre située place Adrien-Rozier, face au portail sud de la cathédrale (siège actuel de la communauté d’agglomération).

Le pouvoir municipal est encore faible, mal organisé et dispose de peu de ressources. L’installation de la préfecture dans le palais épiscopal quand la mairie s’établit dans l’ancien séminaire illustre l’équilibre entre ces deux pouvoirs. Les réunions du conseil municipal, tenues avec autorisation du préfet, étaient espacées et peu suivies. Les conseillers étaient des notables et avaient plus affaire dans leurs fonctions de magistrats ou dans leurs domaines ruraux qu’à la mairie. Le maire doit parfois s’excuser de retarder certaines décisions pour cause de vendanges, les réunions du conseil n’atteignant pas le corum nécessaire.

En 1936 sur des plans conçus par l’architecte René-Bernard Hartwig débute la construction d’une mairie moderne (à l’endroit actuel), place Eugène-Raynaldy, sur l’emplacement d’un hôpital médiéval, Notre-Dame du Pas, puis du premier grand séminaire de la ville, rasé pour l’occasion.

À suivre…

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