Rodez. L’adjoint aux sports a quitté officiellement ses fonctions

Depuis dimanche, Hugues Richard n’est plus officiellement adjoint aux sports. Après cinq années passées à la municipalité, il a décidé de quitter ses fonctions, las de se battre pour des budgets et des actions qui n’ont pas été validés.

Vous étiez novice en politique. Pourquoi avoir décidé de vous lancer ?

J’ai adhéré au discours de monsieur le maire, qui souhaitait dans son équipe des gens de la société civile, encartés et pas encartés. Ce qui m’intéressait le plus, c’est la mission pour le sport. Alors, avec Karine Orcel, on a décidé d’y aller ensemble.

Qu’en retirez-vous ?

Avant tout, je veux rendre hommage au service des sports. Il est d’une efficacité redoutable, capable de mettre en place des événements très lourds à gérer comme le raid des collectivités territoriales.

Il n’y en a plus que deux organisés en France. Ces agents sont souvent marqués par une image dégradée alors qu’ils viennent aider sur leur temps de vacances. Je pense aussi aux associations qui portent la ville avec les animations.

Quelles ont été les réalisations effectuées lors de votre mandat ?

Je ne suis pas venu pour de grandes choses mais pour remettre de l’ordre. Nous avons fini l’espace de glisse urbaine, à côté du parc des sports. Un pumptrack devrait être installé cette année, j’espère que ce sera fait. On a attaqué la rénovation des toits des gymnases, ça coûte cher et ça n’est pas fini. Je me suis accroché avec le maire là-dessus. On a refait le dojo aussi.

Quels sont les projets qui ont échoué ?

Le drainage des terrains de football n’a pas été fait. L’eau stagne au niveau des racines et il faut attendre une semaine pour que le terrain sèche. C’est la faute de toutes les équipes municipales qui se sont succédé. Un drainage dure dix ans, nous n’avons pas eu les budgets.

Pourquoi vouloir démissionner plutôt que de vous battre pour les budgets ?

J’ai choisi de démissionner car, en juin, j’ai pris des fonctions pour le syndicat Snaps. Et puis, j’ai eu mes budgets gelés. Il n’y avait plus de projets car plus de budgets. J’estime que j’ai fait ce que je pouvais faire. Ça fait cinq ans que je bataille. Je comprends que chaque adjoint fasse des choses intéressantes comme des Ehpad ou le pôle petite enfance mais il n’y a rien eu sur le sport. Sur six ans, le budget de la commune c’est 36 M€, le sport c’est 1,8 M€.J’ai beaucoup bataillé pour dire que le sport contribue à la cohésion sociale, l’éducation des jeunes, la santé, la lutte contre la sédentarité. Je n’ai pas été entendu par le maire.

Le temps est également aux économies…

Bien sûr, il faut réduire la voilure. Mais le service des sports récupère de l’argent sur la location des salles, il s’autofinance. Il y a aussi un problème de compétence. Le sport nature, c’est le tourisme qui s’en occupe. J’ai proposé que l’on transfère tout à la communauté de communes, c’était une solution pour éviter les doublons, notamment mon poste qui aurait disparu.

Quels sont vos rapports avec l’équipe municipale et le maire ?

Avec la direction des services généraux, l’adjoint n’a plus de pouvoir, il doit rendre des avis. J’avais recensé des équipements, je savais ce qu’il fallait faire mais c’est le maire qui décide. Tant pis.

Le maire doit apprendre à déléguer. Moi, je ne suis pas compétent sur tous les domaines, on a chacun nos compétences. Le nouvel adjoint devrait être bientôt nommé mais je ne me prononcerais pas pour quelqu’un.