Automobile : Germain Bonnefis toujours plein gaz

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  • Germain Bonnefis dirige aujourd’hui le garage familial à Baraqueville. Germain Bonnefis dirige aujourd’hui le garage familial à Baraqueville.
    Germain Bonnefis dirige aujourd’hui le garage familial à Baraqueville. CPA
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Serge Carrière

Si le pilote baraquevillois champion de France sur terre 2012 a arrêté la compétition il y a maintenant un peu plus de quatre ans, il n’en a pas pour autant quitté le monde de l’auto puisqu’il gère, entre autres, le garage familial.

Chez les Bonnefis, on a l’automobile dans le sang et c’est en digne successeur de son père Jérôme, qui pilota de nombreuses années et de sa mère Sylvie, qui fut copilote, que Germain a repris le flambeau en 2005 au volant d’une Peugeot 205.
« J’avais le virus du rallye dans le sang. » Un virus qui lui permit de faire carrière pendant près de 10 ans dont trois en tant que pilote professionnel. Une carrière au cours de laquelle il remporta le volant 207 en 2011, le titre de champion de France sur terre en 2012 sur Peugeot 207 S2000 et où il participa au championnat d’Europe ERC au volant d’une Renault Mégane RS en 2013.


Congédié par mail


Il fut aussi victime d’un accident lors du rallye de Croatie en 2013. « J’avais de multiples fractures et on a même pensé à un moment à un risque de paralysie. J’ai passé plus de quatre mois sans pouvoir toucher un volant. Lorsque, j’ai été rétabli, Renault, pour qui je courrais, m’a tout simplement congédié via un simple mail. » On est alors à l’orée 2014 et le Baraquevillois tente de se relancer par lui-même. Quelques courses en championnat de France dont une au Rouergue au volant d’une Porsche mais beaucoup de galères et peu de résultats probants.
« Je crois que cette année-là fut l’année de trop et j’ai pris la décision d’arrêter. » Une décision qu’il ne regrette pas. « Par rapport à mes débuts, le monde du rallye a trop changé, c’est sans arrêt la course à l’argent et le surarmement en voiture. Ce n’était plus ce que j’attendais du rallye. Maintenant on a l’impression d’être sur un circuit, les spéciales sont connues par cœur, les voitures calibrées. Je n’y retrouve plus les sensations et le plaisir d’avant. »


Et maintenant


Mais si Germain Bonnefis a raccroché les gants, il est toujours dans le monde de l’automobile. « Dès que j’ai cessé la compétition, mes parents m’ont confié les rênes du garage familial. Une activité que je connaissais déjà bien car je n’ai jamais arrêté de travailler même lorsque j’étais professionnel. » Entre la vente, la réparation et la mécanique, c’est tous les secteurs de l’automobile que chapeaute le trentenaire aveyronnais. Mais toujours débordant d’énergie, il ne s’arrête pas là : « J’ai également passé un diplôme d’éducateur sportif et j’ai créé une structure au sein de laquelle je donne des cours de pilotage sur terre. Cela va de la conduite à la prise de notes et toutes les facettes de la compétition. »
Soucieux de toujours avoir une longueur d’avance, comme en compétition, Germain Bonnefis prépare également un Master en commerce automobile. « Les choses vont tellement vite qu’il faut toujours anticiper et cette formation va me permettre de prendre les bonnes décisions afin de faire évoluer l’entreprise familiale dans le bon sens. » Mais où diable trouve-t-il le temps de conjuguer une vie professionnelle bien remplie et sa vie familiale. « J’ai la chance d’habiter à moins de 2 km de mon lieu de travail ce qui me permet de pouvoir rentrer tous les midis et tous les soirs quand je suis à Baraqueville afin de profiter de ma famille », explique le père de trois enfants, des jumeaux âgés de 3 ans et demi et un benjamin de 14 mois. Quant à savoir si un jour on le reverra au volant en compétition, c’est non. « C’est vrai que j’ai toujours le virus et que parfois ça me titille de faire une pige par-ci par-là. Mais il me suffit de repenser à mon année galère de 2014 pour me dire non ce n’est plus pour toi. »


Passion assouvie différemment


Et puis Germain Bonnefis a trouvé la solution pour continuer à ingérer sa dose d’adrénaline. « J’ai acheté un sprint car (petit véhicule ressemblant à un buggy et propulsé par un moteur de moto dont la puissance peut dépasser les 100 cv pour un poids n’excédant pas 300 kg, NDLR), et lorsque l’envie est trop forte, je vais m’éclater avec des copains sur le circuit de Belmont-sur-Rance ou bien je vais aligner les kilomètres sur la base d’essai du Nayrac. Une fois tous les deux mois environ, explique-t-il avant de conclure : Oui, je suis toujours un peu nostalgique, mais j’ai la nostalgie des rallyes des années 70 - 80, où tout n’était que plaisir, passion et convivialité. Je regarde fréquemment des vidéos de ces années-là et je savoure. J’ai tourné la page il y a quatre ans et maintenant je me consacre pleinement à mon travail et à ma famille, c’est tout aussi gratifiant. »
 

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