L’Aveyron en quête d’une nouvelle dynamique

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  • L’objectif 300 000 habitants semble encore bien loin pour l’Aveyron.
    L’objectif 300 000 habitants semble encore bien loin pour l’Aveyron. Archives CP
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Centre Presse Aveyron

Dévoilés fin décembre, les chiffres de l’Insee concernant l’Aveyron révèlent bien des éléments. Au-delà du léger fléchissement enregistré en une année, le département a connu une croissance modérée cette dernière décennie. Au point de freiner quelque peu l’objectif des 300 000 habitants à l’horizon 2030.

Le département franchira-t-il un jour la barre des 300 000 habitants ? La question, volontairement provocatrice, mérite réflexion, quelques semaines après la publication des derniers chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Révélées fin décembre, ces données démontrent le paradoxe de la situation aveyronnaise. En léger fléchissement sur une année, mais en hausse sur la dernière décennie. " Sur douze mois, seules un cinquième des petites communes et 8 % des petites communes sont réinterrogées, tempère-t-on au bureau régional de l’Insee. Il est plus facile de dessiner le scenario d’un territoire en prenant en compte une période de cinq ans".

La légère alerte relevée entre les chiffres de population de référence 2015 et 2016 servant à définir la population légale respectivement pour 2018 et 2019 ne doit pas masquer la croissance obtenue entre 2006 et 2016. Une augmentation de 5 320 personnes qui aurait de quoi faire pâlir les voisins lotois et lozérien, mais n’inquiéterait pas les mastodontes haut-garonnais et héraultais. "La croissance du département est pour le moins stable, note-t-on encore dans les bureaux occitans de l’Insee. Il existe un excédent migratoire qui compense le solde naturel négatif que connaît l’Aveyron depuis quelques années ". La modeste dynamique enregistrée sur la dernière décennie bénéficie surtout à Rodez, Millau et à la partie aveyronnaise du Pays figeacois.

En chiffres

  • 5 320 Le nombre d’habitants gagnés par le département entre les recensements 2005 et 2015 arrêtés au 1er janvier 2006 et au 1er janvier 2016.
  • 278 697  Population légale de l’Aveyron telle qu’arrêtée par l’Insee au 1er janvier 2019 à la suite du recensement 2015
  • 0,2 Pourcentage de hausse enregistré sur les deux périodes d’étude de cinq ans (2006-2011 et 2011-2016) analysées par l’Institut national de la statistique.
  • 24 028  La population légale de Rodez en 2006. La préfecture de l’Aveyron n’en compte plus aujourd’hui que 23 739. Millau, elle, est passée de 22 133 à 22 200.
  • 21 303  Différentiel pour que le département puisse atteindre et franchir l’objectif des 300 000 habitants dans les années à venir.
     

Vendre le "mieux vivre" aveyronnais

Modérée, la croissance qu’a connue le département remet-elle en cause l’objectif "300 000 habitants" annoncé il y a quatre ans par Jean-Claude Luche à l’horizon 2 030 ? À entendre l’ancien président du conseil départemental, " il ne faut pas désespérer ". "Il ne sert à rien de s’arrêter à des chiffres. Selon moi, cet objectif est atteignable, confie le sénateur, peu inquiet quant à l’évolution démographique du Département. Pour y arriver, nous devons trouver un équilibre pour favoriser le développement économique, l’emploi et les services". Louant le "mieux vivre" aveyronnais, l’élu estime que le triptyque "amélioration, dynamique et notoriété" doit être activé pour arriver à de telles données. "Cette perspective est nécessaire pour un territoire comme le nôtre. Les élus ne doivent pas rester inertes. Mais nous ne sommes pas maîtres de tous les éléments. Qui sait ce que deviendra Bosch dans les années à venir..."

Jacques Barbezange : « Baraqueville a des atouts »

Les communes aveyronnaises ont connu des fortunes diverses en matière de démographie lors de cette dernière décennie. Baraqueville, qui comptait 2 838 personnes au1er janvier 2006, se retrouve aujourd’hui à 3 146 habitants. Un gain de 308 résidents qui réjouit Jacques Barbezange, le maire de la cité. Une « bonne moyenne » juge ce dernier, qui s’attendait toutefois à des chiffres bien meilleurs. Ne boudant pas son plaisir de voir débarquer de nouvelles têtes au sein du pays ségali, l’édile sait mieux que quiconque les raisons de cet accroissement. Carrefour de circulation majeur, Baraqueville bénéficie aujourd’hui d’atouts dignes d’une ville moyenne. Pôle médical, équipements scolaires accueillant des enfants de la crèche jusqu’en 3e et construction d’un troisième gymnase sont souvent mis en avant pour louer le « climat favorable » régnant sur la petite butte aveyronnaise. L’autre facteur déterminant, qui pourrait favoriser la poursuite de cette hausse de la population, n’est ni plus ni moins que le futur contournement de la RN88 (voir notre édition du mardi 8 janvier). Dès cet été, la commune se situera à 30 minutes d’Albi et à une grosse heure de route de la métropole toulousaine. « Nous avons des atouts à faire valoir, poursuit le maire baraquevillois. En ce sens, l’espace de coworking qui est en construction pourrait bénéficier à terme à des gens qui veulent vivre ici et se rendent deux jours par semaine à Toulouse ». Ambitieux, l’édile préfère jouer la prudence sur la décennie à venir. Et n’espère pas dépasser une croissance annuelle d’une cinquantaine d’habitants.
Pour « garder le confort d’un village ».

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