Decazeville : il tire lors de l’arrivée des policiers, quatre ans de prison
Dans la nuit de lundi à mardi à Decazeville, un quadragénaire, suspecté de violences conjugales, a tiré quatre coups de feu lors de l’arrivée des policiers à son domicile. Il a été condamné à quatre ans de prison, avec mandat de dépôt, par le tribunal de Rodez, ce mercredi.
Face au tribunal, le prévenu, âgé de 44 ans, se confond en excuses auprès des fonctionnaires de police à plusieurs reprises. Tout en tentant de se remémorer le déroulé de cette soirée du 8 janvier où il a « pété un plomb », comme l’a dit sa compagne à la barre.
Ce soir-là, c’est elle qui appelle le commissariat de Decazeville. Son conjoint est fortement alcoolisé - les analyses feront état d’un taux proche de 2 grammes par litre de sang -, il se montre menaçant selon ses premières déclarations, et elle veut quitter le domicile familial « pour, enfin, faire dormir mon petit-fils de 15 mois », dont elle avait la garde.
Il est 2h30. Deux équipages de police interviennent rapidement. À leur arrivée sur les lieux, dans le quartier de Fontvergnes, ils entrevoient le canon d’un fusil à la fenêtre du 1er étage. À peine le temps de se mettre à couvert que deux coups partent. Deux autres suivront quelques secondes plus tard.
« J’ai tiré pour faire du bruit, pour fêter la nouvelle année »
« En 26 ans de carrière, je ne me suis jamais fait tirer dessus. Si on ne s’était pas mis à couvert, je ne serai peut-être pas devant vous aujourd’hui. C’était l’équivalent d’une scène de guerre et je ne vous parle pas du traumatisme pour nous tous », témoignera un fonctionnaire devant les juges. Personne n’a été touchée - les analyses indiqueront que le calibre, du 16 mm, ne pouvait être mortel à la distance de tir -, et le quadragénaire sera rapidement interpellé.
Dans le box des accusés, ce mercredi, le prévenu réfute avoir tiré en direction des policiers. « J’ai tiré trois coups en l’air et le dernier sur un mur. Je n’ai jamais voulu tuer quelqu’un. Je voulais seulement faire du bruit pour fêter la nouvelle année. Je ne savais même pas que les policiers étaient là ! Je m’excuse vraiment pour vous avoir fait peur », explique-t-il. Il sera interpellé juste après les coups de feu. « Je m’en tire bien également car ils (les policiers) auraient pu me tirer dessus… », dira-t-il en conclusion.
« Il s’est fait dépasser par son alcoolisme »
Selon son avocate, Me Stéphanie Boutaric, le prévenu, artisan depuis plusieurs années dans le bassin, « n’est pas un mauvais bougre malgré ses 12 condamnations au casier judiciaire. Il est seulement malade. Pour vous dire, ce soir-là, il a bu seul dans sa voiture. Puis, il a perdu la raison. Il s’est fait dépasser par son alcoolisme. Et, vu son état, il ne pouvait pas avoir la volonté de tirer en direction des policiers. »
Cela ne convaincra pas les juges qui condamneront le quadragénaire à quatre années de prison, assorti d’un mandat de dépôt. Il devra également dédommager les cinq fonctionnaires de police et a désormais interdiction de posséder une arme.
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