Decazeville : le Campus des métiers dope l’attractivité des formations
Le campus a l’ambition de mettre en adéquation les emplois existants avec des formations ad hoc de pointe.
En offrant une large gamme de formations professionnelles et technologiques, le Campus des métiers et des qualifications basé au lycée polyvalent La Découverte renforce les liens entre le milieu scolaire et le monde du travail.
Alors que de nombreux territoires peinent à lutter contre le chômage, les départements de l’Aveyron et du Lot sont confrontés à la difficulté inverse avec des centaines de postes à pourvoir, notamment dans le secteur de l’industrie.
C’est là toute la raison d’être du Campus des métiers et des qualifications (CMQ) qui se propose de faciliter l’insertion dans l’emploi en jetant des passerelles entre le système éducatif et un secteur économique en pleine mutation. Offrir des formations adaptées aux entreprises basées sur le secteur tout en rehaussant le niveau de qualification des élèves, tel est le défi que s’engagent à relever les différents acteurs du CMQ.
Pour atteindre ces objectifs, les forces vives du CMQ ont mis en réseau les établissements, publics et privés, d’enseignement et de formation du secteur qui couvre les départements de l’Aveyron, du Lot et le nord du Tarn, "lycées, établissements d’enseignement secondaire ou supérieur, organismes de formation continue, industriels, branches professionnelles, Mecanic Vallée, et même les laboratoires de recherche associés aux IUT, tout est bon pour reconstruire une offre de formation en adéquation avec le monde du travail", explique Davy Lagrange, le directeur du CMQ.
Quatre à cinq offres d’embauche
Depuis le niveau du CAP jusqu’aux ingénieurs, en passant par les bac et BTS, la filière de l’industrie recherche de nombreux profils, "nous avons les formations, les entreprises ont les emplois", souligne Davy Lagrange, en assurant : "Au terme de leur cursus scolaire, nos étudiants ont en moyenne quatre à cinq propositions d’embauche avec de belles opportunités de carrière à saisir". D’autant que l’image des métiers de l’industrie, longtemps associée à des conditions de travail difficiles, a évolué, "les innovations technologiques sont passées par là pour revaloriser ce secteur largement inspiré des technologies de pointe".
TEMOIGNAGES
FATINE AFKIR (étudiante)
Du haut de ses 16 ans, Fatine Afkir a intégré la classe de première STIDD (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable) au lycée polyvalent La Découverte.
Pourquoi avoir choisi le domaine de l’industrie ?
La polyvalence entre les activités techniques comme sur les machines-outils et le travail de programmation numérique est valorisante car elle permet de se confronter à deux mondes à la fois si différents et si proches, et puis on se projette vraiment dans la vie professionnelle.
Une fois le bac en poche, que comptez-vous faire ?
Plusieurs possibilités s’offriront à moi, soit un BTS dans les métiers de l’industrie avec la quasi-certitude d’intégrer le monde du travail à l’issue de cette option ou, mieux encore, m’orienter vers un DUT (diplôme universitaire de technologie) qui pourrait m’ouvrir en grand les portes d’une école d’ingénieur. Je fais le maximum pour parvenir à ce choix.
La sous-représentation des filles dans le secteur industriel ne vous pose pas problème ?
Pas le moins du monde, les opportunités de carrières professionnelles sont au rendez-vous de celles et ceux qui souhaitent intégrer un secteur où seules les compétences comptent réellement aux yeux des employeurs.
GWENAELLE GALIPO (salariée)
Les bouchons, le stress, la vie chère, Gwenaëlle Galipo a dit adieu à la vie parisienne pour poser ses valises dans le département du Lot où elle exerce le métier d’ingénieur spécialisé dans l’aéronautique.
Pourquoi avoir choisi le secteur de l’industrie ?
Tout a commencé au lycée, je voulais travailler dans un secteur où il n’y avait pas trop de femmes afin de pouvoir me démarquer. J’ai opté pour un DUT mesures physiques qui reste ouvert à divers secteurs, avant d’intégrer une école d’ingénieur pour rester dans ce champ d’activités.
Quel intérêt y trouvez-vous ?
L’industrie aéronautique est un secteur très diversifié où le volume de femmes a considérablement augmenté ces dernières années, notamment dans la production, les méthodes et les contrôles qualité. On ne s’ennuie jamais dans cette filière jalonnée de challenges et de responsabilités.
Dans un univers masculin, votre intégration s’est bien passée ?
Contrairement aux idées reçues, les femmes sont appréciées dans l’industrie ; dans la société où je travaille (Chassint peintures à Béduer dans le Lot), nous sommes 14 filles pour un total de 39 salariés, ce qui est loin d’être négligeable.
Les métiers industriels sont-ils vraiment ouverts aux filles ?
Oui, contrairement à ce qu’on peut penser, les préjugés et autres a priori s’effacent rapidement pour laisser place aux seules compétences.
La filière industrielle est bien ouverte aux filles, et croyez-moi, on ne s’y ennuie pas.
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